Carnaval de déchets à Rio

Ipanema.JPGLa baie de Rio ne ressemble malheureusement plus aux cartes postales qui font tant rêver les amateurs de sable blanc. La mer y est désormais si polluée que la baignade y est le plus souvent déconseillée et que le sport national est devenu la pêche aux déchets.

Carlos Minc, secrétaire brésilien à l’Environnement du gouvernement de l’Etat de Rio a décidé de prendre les choses en main et va tenter de mettre un terme à cette situation déplorable. Il confie à l’AFP que « la pollution est de toute sorte : égouts non traités, ordures, pesticides, huiles ménagères. Il faut y ajouter la contamination de nombreuses usines ou encore de trafic maritime intense« . Il faut savoir qu’une grande partie des égouts de la ville se déversent directement dans la mer.

Les nombreux pêcheurs de la baie déplorent la situation, et regrettent de ramasser aujourd’hui plus d’ordures que de poissons. Depuis 1955, un vaste programme de dépollution a été entamé, nécessitant plus d’un milliard de dollars mais sans aucun résultats visibles. Un de ces pêcheurs écologistes explique que des stations de traitement des eaux ont bien été inaugurées mais cela sans que l’on y raccorde le tout-à-l’égout.

« Deux stades de foot de déchets par jour »

Carlos Minc tente de son côté de rassurer, affirmant qu’une nouvelle station d’épuration devrait être mise en service d’ici juin afin de retirer de la baie l’équivalent de « deux stades de foot remplis de déchets par jour« . Une politique de sensibilisation devrait être menée de front avec la création de coopératives de récupération des huiles usagées dans les hôtels et restaurants, et plus tard chez les particuliers. Cette huile sera alors recyclée afin de produire du biodiesel ou pour fabriquer du savon.

Le secrétaire à l’Environnement a pris conscience de l’ampleur de la tâche. « Il n’y a pas une chose à faire, mais 10 : les égouts, les ordures, l’éducation environnementale, améliorer l’état des rivières, reboiser, contrôler les entreprises, coordonner les différentes municipalités et éduquer la population. (…) Quand on fait des opérations de nettoyage des rivières qui se jettent dans la baie on en sort toutes sortes de choses : voitures, télévisions, pneus, réfrigérateurs. Tout le monde jette tout dans les rivières. Donc en plus du gouvernement, des entreprises, la population doit aussi faire sa part du travail« .

Il faudra donc du temps avant que Rio ne retrouve une baie de carte postale, cinq ans pour certaines plages, dix ans pour d’autres.

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