La Haute autorité sur les OGM émet de sérieux doutes

Mon_810.JPGAlors que le comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM a fait part de ses « doutes sérieux » sur le maïs MON 810 dans un avis rendu hier, la porte est ouverte pour l’activation de la clause de sauvegarde, comme l’avait évoqué Nicolas Sarkozy lundi, lors de sa conférence de presse.

Le président de cette Haute autorité provisoire, le sénateur de la Manche Jean-François Le Grand, a donc indiqué hier à Jean-Louis Borloo, « nous avons des doutes sérieux« , lors de la remise de ses conclusions sur le maïs MON 810. Selon les membres de l’autorité, il aurait été relevé « un certain nombre de faits scientifiques nouveaux négatifs impactant notamment la flore et la faune« . En cause, la dissémination longue distance, « sur plusieurs dizaines, voire centaines de km« .

La Haute Autorité explique que, si l’OGM pesticide montre son efficacité sur les parasites ciblés, il touche d’autres organismes vivants non ciblés. Les études portent notamment sur un papillon (le monarque) et d’un ver de terre. Un autre danger viendrait de la capacité des insectes visés par l’insecticide à évoluer au fil des ans afin de devenir résistants à la toxine BT introduite dans la plante. Un phénomène déjà constaté avec les pesticides dans le cadre des cultures conventionnelles.

Décision dans 48 heures maxi

Ses conclusions ont ensuite été transmises à l’Elysée et la président a affirmé qu’il rendrait un avis « dans 24 heures à 48 heures au plus« . Etant donné les propos tenus par le président lundi en conférence de presse, il ne fait aucun doute que ce dernier activera la clause de sauvegarde sur le seul maïs OGM autorisé en France.

L’heure est donc à la satisfaction côté grèvistes de la faim altermondialistes. En revanche, pour Pascal Férey, le vice-président de la FNSEA, « rien ne devrait pousser le gouvernement à accélérer un processus de décision sur cette clause de sauvegarde, à moins d’agir d’une façon politicienne« .

Parallèlement, Jean-Louis Borloo a annoncé que l’examen du projet de loi sur les OGM devant le Sénat avait été reporté à la date du 5 février.

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