La demande d’or noir augmentera l’année prochaine

AIE.jpgDans son rapport mensuel paru vendredi, l’Agence internationale de l’Energie (AIE), qui défend les intérêts des pays consommateurs, table sur une hausse de 1,1% sur un an de la demande de pétrole en 2007 à 85,7 millions de barils par jour (mbj). Comparé au précédent rapport de l’Agence, ce chiffre est en baisse de 60.000 barils par jour (bj).

Selon l’AFP, la prévision de demande mondiale pour 2008 a été revue à la hausse de 115.000 barils par jour à 87,8 mbj (+2,5% sur un an). Ceci est notamment du à la demande de l’Arabie saoudite et des pays hors OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).

Hausse de l’offre mondiale

Le mois dernier, l’offre mondiale a atteint 86,5 mbj en novembre, en hausse de 55 000 bj comparé au mois d’octobre, mois où l’offre avait déjà progressé de 1,5 mbj par rapport à septembre. Malgré le maintien des quotas officiels de production par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), les livraisons pétrolières en provenance de l’Opep continuent d’augmenter.

La hausse provient principalement de l’Irak (+330.000 bj entre août et novembre), pays qui n’est pas soumis aux quotas de production, et de l’Angola (+70.000 bj), pays qui a intégré le cartel l’année dernière et qui vient de se voir attribuer un quota.

Alors qu’une période de maintenance dans les Emirats arabes unis a amputé de 180.000 bj l’offre de l’Opep le mois dernier (31,1 mbj), la production des Emirats va retrouver son rythme de croisière, ce qui fera augmenter la production de l’Opep.

Au mois de novembre, la production de l’Arabie saoudite, premier producteur mondial, a de son côté dépassé son record datant d’octobre 2006, en atteignant 9 mbj. La capacité excédentaire de production du cartel est évaluée à 2,5 mbj.

Flambée du baril

Les prix élevés du pétrole, qui se sont rapprochés de la barre des 100 dollars en novembre et décembre, commencent à peser « à la marge » sur la demande en Europe et en Amérique du Nord. Mais, Lawrence Eagles, chef analyste de l’AIE, interrogé par l’AFP a précisé que cette demande n’est peut-être que reportée : « A un moment ou un autre il faudra que les consommateurs remplissent leurs cuves de fioul« . Ce sera le cas si les températures chutent ou si les prix baissent.

L' »appel à l’Opep« , à savoir la quantité supplémentaire de pétrole que l’AIE souhaite voir sur le marché, est de 31,7 mbj actuellement, soit 600.000 bj de plus que la production du cartel, en nette baisse par rapport aux 900.000 bj du précédent rapport.

« Généralement, les perspectives pour l’hiver se sont clairement améliorées« , a indiqué l’AIE. Le marché semble « plus à l’aise avec les perspectives d’offre et demande« , même si « un baril à 90 dollars montre que le marché reste sur les dents et ne devrait pas se détendre avant que les principaux risques liés à l’hiver soient derrière nous et avant une confirmation de la tendance haussière de l’offre de l’Opep« .

L’AIE et l’Opep ont deux opinions très différentes sur l’évolution du marché. Si le premier estime que la demande mondiale restera vigoureuse grâce aux pays émergents, le second table sur une baisse de la demande à partir du printemps à cause des retombées de la crise financière.

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