L’amiante continue de faire des victimes

amiante_1.JPGChez la société Eternit, principal fabricant de fibrociment et plus gros importateur d’amiante en France, ouvriers, employés et cadres ont respiré des poussières d’amiante pendant des années. Aujourd’hui, beaucoup d’anciens salariés souffrent de cancers liés à l’amiante.

Selon le quotidien « Ouest France » paru hier, parmi les anciens salariés de la société, on recense cette année 1.500 malades, dont 500 décès, tous victimes de l’amiante utilisé pendant des années avant son interdiction en 1997. La poussière d’amiante volatile, microscopique, cancérigène, tue peu à peu les salariés qui ont manipulé « l’or blanc » pendant des années et ce, sans aucune protection.

Brigitte Chevet, documentaliste rennaise, est partie avec le photographe Richard Volante à la rencontre des salariés d’Eternit et de leur famille. Pour Georges qui a passé quatorze années à l’usine de Rennes : « On préférerait ne pas y penser. C’est trop dur tout ça« .

Son collègue René est décédé à l’âge de 61 ans après avoir travaillé 10 ans dans l’usine. La veuve de ce dernier a également perdu son fils, malade lui aussi de l’amiante, sans jamais avoir travaillé chez Eternit. L’origine de sa maladie pourrait être due au fait que ses vêtements ont été lavé dans la même machine que les vêtements de travail de son père.

« Cette histoire doit être exemplaire »

Daniel, 30 ans de carrière, indiquait avant de décéder à l’âge de 51 ans : « Les contremaîtres m’appelaient le bonhomme de neige, tellement j’étais couvert de poussière« . Pour la documentaliste, « c’est sans fin. Il y a tellement de victimes« .

« Cette histoire doit être exemplaire. C’est le plus gros scandale de santé publique. On doit le regarder en face, sinon, ça peut se reproduire, de manière plus vicieuse. Il y a eu des dysfonctionnements. On ne peut pas se contenter de dire ‘Aujourd’hui l’amiante est interdit, circulez, il n’y a rien à voir’« , a indiqué Brigitte Chevet au quotidien.

> Pour en savoir + : Mourir d’amiante, de Brigitte Chevet, 94 pages, Éditions de Juillet, 20?. Une partie des bénéfices sera reversée à l’Association Nationale de Défense des Victimes de l’Amiante (Andeva).

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