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« Il devient urgent d’entretenir les réseaux d’eau et d’assainissement en Bretagne ! »

Exploitation, entretien, surveillance et réparations des ouvrages? en 2015, trop de communes se montrent à la peine alors que les aides sont là et que les besoins deviennent cruciaux, alerte aujourd’hui la délégation Bretagne de Canalisateurs de France (CdF) qui évoque une question de santé comme d’environnement ! Rendez-vous le 7 juillet prochain lors d’un débat en présence des collectivités.

« Il devient nécessaire de maintenir les investissements pour les réseaux d’eau avec une priorité pour l’assainissement collectif et afin d’assurer une gestion patrimoniale des réseaux. Pourtant, la commande publique diminue mettant en danger également l’activité canalisation ». Délégué régional de CdF (36 entreprises en Bretagne, environ 2 000 salariés), Christian Morin agite aujourd’hui le drapeau rouge.

Et pour cause : en Bretagne, entre 2013 et 2014, l’activité canalisation en terme de commande publique a diminué de 14%*. « Pour la première fois, les carnets de commande sont en dessous des 3 mois** avertit le délégué. Et pour la première fois également, le CFA TP de Ploërmel n’a pas fait le plein pour la section « canalisation » lors de la dernière rentrée de septembre 2014 et celle de 2015 est déjà source d’inquiétudes. »

Dégradation environnementale et au risque sanitaire?

En Bretagne, le seul vieillissement des matériaux n’explique pas tout:obsolescence des matériaux,sols corrosifs,qualité intrinsèque de l’eau,environnement et contraintes extérieures,défauts de pose?Les causes de dégradation des réseaux sont multiples et les conséquences nombreuses ! Qu’on juge seulement:fuites (près de 20% de l’eau potabilisée n’est ainsi pas distribuée),ruptures de canalisations, impacts multiples (coûts réparations,service interrompu?), pollution diffusée des sols par fuite des réseaux d’assainissement? et risque sanitaire avec une altération possible de l’eau…

Nécessité d’entretenir les réseaux d’eau et d’assainissement

Que constate-t-on en Bretagne ? Selon l’enquête SISPEA*** l’indice de connaissance et de gestion patrimoniale moyen des réseaux en Bretagne accuse un net déficit: 59.6 % pour l’assainissement collectif et 65,3% pour l’eau potable, avec un taux moyen de renouvellement de 0,62% en Bretagne ! Dans ces conditions, il faudrait 160 ans pour le renouvellement total du réseau, alors que la durée de vie des canalisations est d’environ 70 ans.

L’Agence de l’eau Loire/Bretagne interpellée

C’est dans ce contexte que la Délégation Bretagne de CDF propose aujourd’hui des mesures urgentes pour sauver le petit cycle de l’eau. « Il s’agit de maintenir les investissements pour les réseaux d’eau autant pour l’eau potable que pour l’assainissement, alors que la baisse des dotations de l’Etat n’a pas d’impact sur les budgets annexes dédiés à l’eau, signale Christian Morin.Afin de débloquer les investissements des collectivités dans la mise en place de plan d’intervention, nous pouvons les orienter vers les sources de financement toujours existantes: budgets individualisés, prêts de la Banque postale et de la Caisse de Dépôt et de Consignation. »

Autre axe d’action: rendre compréhensible et efficiente la politique de l’Agence de l’eau Loire/Bretagne. « Nous demandons aux Agences de l’eau de subventionner exceptionnellement pendant 2 ans à 50 % les investissements des collectivités dans les renouvellements des réseaux d’eau et d’assainissement. Concrètement, l’Agence de l’eau doit remplacer temporairement l’aide financière manquante des départements et ainsi relancer les projets bloqués. Il faut aussi déconnecter les subventions des agences de l’eau des subventions des départements. Il ne faut pas que les problèmes financiers des départements aient un impact négatif sur les aides des agences de l’eau. »

La Délégation Bretagne de CDF souhaite dans ce sens voir conditionner les aides des Agences de l’eau à la mise en ligne des indicateurs SISPEA (% de fuites réseaux, indicateurs de performance ?) « en vue d’inciter les collectivités en retard à renouveler leurs réseaux », ainsi qu’à un prix de l’eau minimum pour le maintien du patrimoine.

De quoi rouvrir in fine le robinet des investissements ? Une rencontre régionale, en présence de représentants de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’?uvre, permettra d’apporter des éléments de réponse le 7 juillet prochain, à Lohéac, près de Rennes.

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*source : VECTEUR Plus
**source : enquête CDF-février 2015
***source: ONEMA

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Journaliste économique, animateur de débats, colloques et séminaires.