Algues vertes : le gouvernement interpellé par Bruxelles

Bruxelles doute de l’efficacité des mesures prises par la France sur le dossier sensible des algues vertes. L’association bretonne Eau et Rivières révèle que la Commission européenne a interpellé la France en juillet dernier pour vérifier si toutes les mesures sont réellement prises « pour mettre fin à cette pollution ».

Habituellement peu avare en communication en toute genre, le gouvernement l’a joué discret cette fois. On n’apprend qu’aujourd’hui que la Commission européenne a adressé le 18 juillet dernier, un courrier de 13 pages interpellant la France sur la lutte contre les algues vertes.

Particulièrement en pointe sur cette question, Eau et Rivières s’est procuré ce document et le publie aujourd’hui. Bruxelles pose 60 questions très précises à Paris souhaitant « obtenir un état des lieux actualisé et exhaustif de l’ensemble des mesures règlementaires, administratives et financières mises en ?uvre pour prévenir et réduire les échouages d’algues vertes ».

Eté meurtrier

Le gouvernement se serait certainement bien passé de ce courrier, alors que l’été a été de nouveau meurtrier sur les côtes bretonnes. En juillet dernier, 36 sangliers ont été retrouvés morts dans la baie de Saint-Brieuc, victimes des gaz toxiques libérés par la décomposition des algues vertes.

La Commission européenne veut vérifier si « le phénomène des algues vertes résulte d’une violation de la directive nitrates de 1991 et de la directive cadre sur l’eau de 2000 » et si « toutes les mesures pour mettre fin à cette pollution sont engagées ». L’Europe semble douter de l’efficacité du Plan gouvernemental de lutte contre les algues vertes adopté l’an dernier, qui épargne le modèle agricole breton, principal responsable de cette pollution des rivières par les nitrates.

Bruxelles demande des explications précises à la France sur 4 points majeurs. La Commission européenne questionne Paris sur l’ampleur des marées vertes sur le littoral français, au-delà des 8 baies concernées par le plan d’action décidé par l’État le 5 février 2010. Elle l’interroge également sur l’effectivité des actions retenues dans le plan gouvernemental et leurs premiers résultats.

Questions précises et embarassantes

Par ailleurs, la France est questionnée sur la mobilisation des outils règlementaires pour prévenir et réduire les marées vertes à l’amont de l’ensemble des secteurs touchés. Enfin, Bruxelles interroge Paris sur la participation financière de la filière agro-alimentaire aux efforts de lutte contre les marées vertes.

Eau et Rivières souligne que le dimanche 2 octobre, la plage du Cap Coz à Fouesnant dans le Finistère, était encore couverte d’une épaisse couche d’algues vertes.

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