L’ex-directeur de Grande Paroisse condamnée pour pollution de la Garonne

La justice vient de condamner M. Muret-Labarthe, ex-directeur de l’usine Grande Paroisse, jugé responsable d’une pollution de la Garonne, lors du démantèlement après la catastrophe AZF, à Toulouse.

L’association écologiste Les Amis de la Terre se félicite de la décision de la Cour d’appel de Toulouse, rendu le 22 mars dernier. Pour les juges, la pollution par hydrocarbure de la Garonne, constatée le 29 juin 2004 par la brigade départementale de la Haute-Garonne du Conseil supérieur de la pêche, est bien une « faute pénale caractérisée imputable à M. Muret-Labarthe ». Les associations de protection de l’environnement, dont les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, avaient subi un préjudice moral et doivent être indemnisées.

En 2004, M. Muret-Labarthe était directeur de l’usine Grande Paroisse et responsable de son démantèlement après « la catastrophe AZF ». Selon l’arrêt du 22 mars 2010, « il y a bien une faute pénale caractérisée, imputable à M. Muret-Labarthe (lors du démantèlement de transformateurs) qui a entrainé l’écoulement en eau superficielle (eau de la Garonne) de l’huile DIALA B et par conséquent la pollution incriminée, celle-ci étant nuisible à la flore ou/et la faune, fut-ce de manière provisoire ».

Pour la Cour d’appel de Toulouse, toutes les précautions n’ont pas été prises malgré des fiches sécurité très précises lors du démantèlement de ces transformateurs. Les juges ont souligné que ce démantèlement était  initialement prévu à l’extérieur du site, et s’était « finalement déroulé sur place pour des raisons de commodités pratiques ».

« Signal très fort » envoyé aux industriels

Selon les Amis de la Terre c’est « un signal très fort envoyé aux industriels afin qu’ils prennent toutes les précautions pour protéger notre environnement. S’ils ne le font pas, ils savent maintenant qu’ils devront payer ».

Gwenael Wasse, chargé de campagne pour la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, considère que cet arrêt est « un véritable camouflet pour Total », maison-mère d’AZF : « Malgré ses dénégations véhémentes dans les nombreuses affaires juridiques dans lesquelles il est impliqué depuis ces dernières années, le groupe Total est tout de même régulièrement condamné par la justice. C’est une fois de plus la preuve que ses beaux discours ne sont en vérité qu’un écran de fumée ! ».

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