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La transition énergétique est au cœur des débats mondiaux alors que les scientifiques cherchent des solutions pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles. Dans ce contexte, une innovation remarquable a vu le jour : un alliage élastique capable de révolutionner le chauffage et le refroidissement grâce à une efficacité proche de la limite de Carnot. Ce matériau, développé par des chercheurs de l’université des Sciences et Technologies de Hong Kong (HKUST), pourrait bien transformer notre approche des pompes à chaleur, offrant une alternative plus propre et plus efficace aux technologies traditionnelles.
Un alliage élastique pour un chauffage plus vert
Près de la moitié de la consommation énergétique mondiale est dédiée aux besoins thermiques, que ce soit pour le chauffage des bâtiments ou pour les processus industriels à haute température. Ces besoins énergétiques sont principalement satisfaits par la combustion de combustibles fossiles, ce qui entraîne des émissions significatives de gaz à effet de serre. Les pompes à chaleur à l’état solide basées sur les transitions de phase représentent une alternative plus propre, mais leur efficacité ne dépasse généralement pas 50 à 70 % de la limite de Carnot.
Pour remédier à cette situation, le professeur Sun Qingping et son équipe ont mis au point une méthode innovante de pompage de chaleur exploitant la chaleur générée par la déformation élastique : un phénomène connu sous le nom d’effet thermoélastique. Cette approche pourrait bien être la clé pour améliorer à la fois la performance et la durabilité des technologies de pompage de chaleur à l’échelle mondiale.
Repousser les limites de l’effet thermoélastique
Découvert au XIXe siècle par Kelvin, Joule et Duhamel, l’effet thermoélastique a longtemps été jugé trop faible pour une utilisation pratique. Toutefois, grâce à l’ingénierie d’un polycristal martensitique Ti₇₈Nb₂₂ à texture [100], l’équipe du professeur Sun a démontré un changement de température réversible (ΔT) de 4 à 5 K lors d’une déformation élastique linéaire, soit environ 20 fois supérieur aux métaux conventionnels, qui ne présentent qu’un changement de 0,2 K.
Cette découverte remet en question la perception établie de longue date selon laquelle l’effet thermoélastique est trop faible pour être utile. En atteignant environ 90 % de la limite d’efficacité de Carnot lors d’un cycle de pompage de chaleur, cet alliage se positionne au niveau des réfrigérants commerciaux à compression de vapeur. Cela ouvre la voie à de nouvelles technologies de gestion thermique durables et très efficaces.
Vers une efficacité thermique accrue avec les alliages ferroélastiques
Les chercheurs suggèrent que des performances encore plus élevées pourraient être atteintes en développant des alliages ferroélastiques avec une expansion thermique plus importante, potentiellement capables d’offrir des changements de température allant jusqu’à 22 K. Ce progrès constitue la première approche sans transition de phase pour un approvisionnement en chaleur éco-responsable et à haute efficacité.
Intitulée « Large thermoelastic effect in martensitic phase of ferroelastic alloys for high efficiency heat pumping », cette étude a été récemment publiée dans Nature Communications. Elle a bénéficié du soutien du Hong Kong Research Grants Council à travers le Strategic Topics Grant et le General Research Fund. Les technologies associées ont fait l’objet de plusieurs dépôts de brevets internationaux, soulignant l’importance stratégique de cette innovation.
Le potentiel de l’innovation dans la transition énergétique
La mise au point de cet alliage élastique par l’équipe de HKUST représente une avancée majeure dans le domaine des technologies énergétiques propres. Elle illustre comment l’innovation scientifique peut répondre aux défis mondiaux en matière de durabilité. En développant des pompes à chaleur prototypes pour des applications industrielles, les chercheurs démontrent l’applicabilité de cette technologie dans des contextes réels.
Alors que les efforts de décarbonisation globales s’intensifient, une telle innovation pourrait jouer un rôle clé dans la réduction de notre dépendance aux combustibles fossiles, tout en offrant des solutions de chauffage et de refroidissement plus efficaces. Il est essentiel de continuer à investir dans la recherche et le développement pour maximiser le potentiel de ces technologies prometteuses.
Alors que le monde s’oriente vers une transition énergétique, comment ces nouvelles découvertes pourraient-elles transformer notre quotidien et contribuer à un avenir plus durable ?
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Un métal qui défie la physique? Je demande à voir pour y croire! 😏
Merci pour cet article instructif! C’est fascinant de voir comment la science évolue.
Ça a l’air super, mais est-ce que c’est coûteux à produire?
Est-ce que ce projet de HKUST est déjà commercialisé ou c’est encore en phase de recherche?
Je me demande comment cet alliage se comporte dans des conditions climatiques extrêmes.
Incroyable! Ce métal pourrait vraiment changer la donne pour les pompes à chaleur. 😊