Paris a ouvert son premier cimetière écolo

La ville a consacré une partie de son cimetière d’Ivry-sur-Seine à des sépultures à faible émission de carbone et sans produits chimiques, avec des pierres tombales en bois utilisées à la place des pierres tombales.

Sous la mairie d’Anne Hidalgo, Paris s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de développement durable. Désormais, les Parisiens seront en mesure de réduire leur empreinte carbone même après leur décès : une section de 1 560 mètres carrés comprenant 157 emplacements a été ouverte à Ivry-sur-Seine, plus grand cimetière exploité par la ville de Paris.

Paris, ville neutre en carbone en 2050

Selon Pénélope Komitès, adjointe au maire chargée des affaires funéraires, le premier cimetière écologique de la ville est une nouvelle initiative de la lutte contre le changement climatique. « Pour rester fidèles à notre ambition et à l’objectif de Paris d’être neutres en carbone d’ici 2050, aucun domaine ne peut être oublié », a déclaré l’adjointe. En 2015, Paris a interdit l’utilisation de pesticides dans ses 20 cimetières, qui totalisent plus de 1 000 hectares.

Afin de respecter les normes écologiques, les éléments utilisés dans les sépultures devront être biodégradables. Les cercueils et les urnes doivent être faits de carton ou de bois non verni d’origine locale. Les personnes décédées doivent renoncer aux techniques de conservation chimique (embaumement) et doivent être enterrées vêtues de vêtements en fibres naturelles. Les pierres tombales traditionnelles seront remplacées par des pierres en bois « discrètes », selon la ville.

« L’inhumation sans pierre tombale est actuellement la solution au moindre impact environnemental disponible en France ».

Bien qu’il existe de nouvelles approches pour traiter les restes humains dans le respect de l’environnement, les citoyens français ne peuvent toujours choisir qu’entre l’inhumation et la crémation. Historiquement, les Français ont préféré l’enterrement, mais la crémation est devenue populaire au cours des dernières décennies, passant de 1% des funérailles en 1980 à 36% en 2016, en partie pour des raisons environnementales.

Une volonté écologique exprimée en amont

Une étude réalisée en 2017 à la demande de la Ville de Paris a révélé que les enterrements traditionnels généraient en moyenne 833 kg de dioxyde de carbone, presque l’équivalent d’un vol aller-retour entre Paris et New York. La crémation produit en moyenne 233 kg et l’inhumation sans pierre tombale 182 kg.

« L’inhumation sans pierre tombale est actuellement la solution la moins impactante pour l’environnement disponible en France », a précisé Pénélope Komitès.

Camille Strozecki, fondateur de l’entreprise de pompes funèbres Pompes Funèbres 1887, qui opère dans le Grand Paris, a constaté une attention croissante pour les préoccupations environnementales des clients planifiant leurs propres funérailles. « Beaucoup de gens nous indiquent l’importance de l’environnement pour eux et beaucoup se lancent dans une planification complexe, pensant même à la façon dont leurs parents et amis utiliseront les moyens de transport pour leurs funérailles et comment ils peuvent réduire leur empreinte carbone », a-t-il déclaré.

La zone de sépulture « verte » d’Ivry-sur-Seine est aménagée de manière plus naturelle que la plupart des cimetières français, présentant généralement des pierres tombales, des graviers et des allées en béton, souvent avec peu de verdure.

L’inhumation verte offrira également un avantage financier. Selon la ville, le coût d’une sépulture de dix ans sera inférieur d’environ 20% à celui d’un cimetière ordinaire. La ville fournira également les pierres tombales en bois, qu’elle s’engage à remplacer tous les dix ans.

Selon Pénélope Komitès la ville prévoit d’ouvrir 2 000 autres emplacements funéraires verts dans les années à venir.

 

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