Les stations de ski sur la pente glissante

Suite à son rapport annuel de 2011 où elle avait émis des recommandations aux stations de ski, la Cour des comptes constate que ces dernières n’ont pas joué le jeu et alerte aujourd’hui de la « vulnérabilité croissante » des stations des Alpes du Nord face au changement climatique.

En 2011, la Cour des comptes encourageait fortement les stations de ski françaises à déployer un « développement durable » afin de faire face aux températures en hausse et à la neige de moins en moins importante. Après avoir contrôlé dix-sept domaines skiables des Alpes du Nord, elle regrette que les recommandations apportées aient été « peu entendues ».

Utilisation des canons à neige pour faire face à la pénurie de neige

Le rapport constate que la situation n’a pas réellement changé depuis sa première alerte, voire qu’une aggravation de certains déséquilibres est à déplorer. Est mis en cause le modèle de développement des domaines, qui aurait atteint ses propres limites, auquel s’ajoute le contexte financier et les conditions météorologiques parfois difficiles.

Dans ce contexte, les tarifs appliqués au sein des stations sont mal maitrisés, les investissements qui privilégient la résolution des problèmes sur le court terme ne fait qu’aggraver les choses.

Les canons à neige, qui permettent l’utilisation d’une neige artificielle, s’avèrent être une solution très onéreuse et ne permettant pas de couvrir tout le domaine skiable. A cela s’ajoute le problème d’approvisionnement en eau nécessaire à leur fonctionnement. A titre d’exemple, pendant l’hiver 2014-2015, 117 000 m3 d’eau potable ont été utilisés, permettant la production de 292 000 m3 de neige.

Une gouvernance à mettre en place

La Cour des comptes arrive par ailleurs à la conclusion que les stations de ski vont devoir envisager se réinventer. La part de la nouvelle génération s’adonnant aux plaisirs du ski tend à diminuer et le ski et les sports de neige ne constitueront plus  à l’avenir l’unique ressource des domaines. Les stations en faible altitude y font déjà face depuis quelques années avec le déficit d’enneigement constaté. Une diversification des activités tout au long de l’année est encouragée par la Cour des comptes.

Le rapport pointe enfin du doigt les soucis de gouvernance constatés dues à la « pluralité des collectivités » et le pouvoir des gestionnaires des stations (comme la Compagnie des Alpes qui gère les remontées mécaniques). La Cour des comptes propose des alliances entre les communes afin d’augmenter leur poids face à ces opérateurs puissants.

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