Une récente étude démontre qu’avec une forte volonté politique, imaginer le monde fonctionner à 80% avec des énergies renouvelables en 2030 et à 100% en 2050 est parfaitement réaliste. Les technologies et les ressources sont en tout cas là pour cela.

Dans une rafraîchissante étude publiée dans Joule, une vingtaine de scientifiques ont imaginé un monde fonctionnant uniquement avec des énergies renouvelables, exclusivement issues du vent, de l’eau et du soleil – ce qui signifie un monde fonctionnant totalement à l’électrique, le transports, le chauffage, l’industrie, les secteurs agricole, forestier, la pêche…

Ils ont étudiés les informations énergétiques de 139 pays, ceux dont les données sont disponibles, mais qui représentent l’essentiel des émissions carbone actuelle – Etats-Unis, Chine, Inde, Europe…

Les énergies renouvelables permettent aussi de consommer moins d’énergie !

Leur conclusion est qu’un passage à 80% d’énergies renouvelables est imaginable dès 2030, et à 100% à l’horizon 2050. Pour réaliser cette prouesse, ils ont commencé par imaginer qu’en 2050 la demande mondiale en énergie s’établirait à 11 800 GW, contre 12 100 GW en 2012 ; en restant sur les standards actuels, la consommation mondiale,selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie, serait de 20 600 GW en 2050.

En effet, la généralisation des énergies renouvelables auraient deux effets positifs sur la consommation d’énergie. Le premier est qu’elle éviterait toutes les dépenses énergétiques destinées à extraire, raffiner et transporter les énergies fossiles. La seconde est que le rendement énergétique des énergies renouvelables, bien maîtrisées, est largement supérieur à celui des énergies fossiles : une voiture à essence utilise à peine 20% de l’énergie qu’elle consomme pour avancer, le reste étant perdu en chaleur ; une voiture électrique utilise 80% de l’énergie qu’elle consomme pour avancer.

Un paradis à portée de la main…

Pour le reste, il ne faut qu’une volonté politique extrêmement forte pour réaliser les travaux nécessaires à cette transformation. En s’appuyant presque exclusivement sur des technologies actuelles et matures, le mix énergétique de 2050 pourrait être le suivant : 58 % de solaire, 37 % d’éolien (offshore et terrestre), 4 % d’hydroélectricité, 0,7 % d’énergies de la mer et 0,6 % de géothermie.

Liste non exhaustive des avantages de ce scénario : 1,5°C de réchauffement climatique évité, des millions de mort par pollution évités, des emplois créés, une énergie moins chère, et moins de conflits dans le monde, les pays produisant seuls la majorité de leur énergie et n’étant plus dépendant des producteurs de combustibles fossiles.

Le paradis serait-il à portée de main ? A portée de volonté politique…