Binge drinking : une pratique toxique aux ravages irréversibles

Dans un entretien accordé au site Atlantico. fr, Mickaël Naassila, un professeur de physiologie et biologie cellulaire, revient sur les ravages du binge drinking, cette pratique qui consiste à ingurgiter une grande quantité d’alcool en un minimum de temps. Il constate des dommages importants sur la fonction hépatique, cérébrale, et reconnait cotoyer des trentenaires aux corps de vieillards.

Le « binge drinking » consiste donc à boire une quantité très importante d’alcool en un minimum de temps afin d’accéder très rapidement à l’ivresse extrême. Cette pratique qui connait une certaine croissance en France, fait déjà des ravages en Grande-Bretagne. Mickaël Naassila, professeur de physiologie et de biologie cellulaire dans le Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances à l’Onserm,  dresse aujourd’hui au site Atlantico, la liste des dégâts provoqués par cette pratique.

Compte-tenu du laps de temps très court durant lequel l’alcool est ingurgité, le binge drinking « entraine des phénomènes de type inflammatoire, tant au niveau périphérique que cérébral. Sur ce dernier plan, notamment, le fait de monter très haut dans les niveaux d’alcoolémie, pour ensuite redescendre très vite à zéro, est particulièrement toxique », explique Mickaël Naassila. « Les dommages seront indéniablement plus importants au niveau cognitif (apprentissage et mémorisation) pour ce type de buveur que pour un autre qui boirait autant mais de manière plus étalée dans le temps ».

Un ventre de femme enceinte

Cette toxicité génère également d’importants problèmes au foie. « Le binge drinking est un facteur aggravant en matière d’insuffisance hépatique et de maladie alcoolique du foie« , ajoute-t-il. Le spécialiste revient sur le cas d’une femme de 35 ans suivie par la BBC et qui présente un ventre similaire à celui d’une femme enceinte car gonflé par 23 litres de fluide, conséquence visible de son insuffisance hépatique liée à une pratique intensive du binge drinking. « Ce cas est plus répandu qu’on le le pense« , commente-t-il.

Mickaël Naassila rappelle enfin que les hommes et les femmes ne sont pas égaux face aux conséquences d’une alcoolisation extrême, « la toxicité et les dommages sont plus importants chez la femme, tant au niveau cérébral que physique« .

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