Addictions : non, les Bretons ne boivent pas plus

L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé vient de publier sa première cartographie des addictions : tabac, drogues, alcool. Et, si contrairement aux idées reçus, on ne boit pas plus en Bretagne. Le Sud de la France cumule de son côté les excès en tout genre.

L’INPES publie donc pour la première fois l’analyse géographique des pratiques addictives issue des données du Baromètre santé Inpes 2010. Ces résultats donnent un panorama des principaux comportements et spécificités de chaque région métropolitaine sur les consommations d’alcool, de tabac et de drogues illicites.

Au niveau national, l’INPES a constaté entre 2005 et 2010, une diminution de la consommation régulière d’alcool, une stabilité de l’usage de cannabis, mais une progression du tabagisme et des ivresses alcooliques. En effet, si la consommation régulière d’alcool a tendance à diminuer sur l’ensemble du territoire, la fréquence des ivresses dans l’année a augmenté de 4 points pour concerner 19% des 15-75 ans en 2010, précise le communiqué.

S’agissant du tabac, près de trois Français sur dix sont des fumeurs quotidiens en 2010, chiffre en augmentation de 2 points par rapport à 2005. Quant à la chicha, la consommation au moins occasionnelle reste relativement faible en France pour s’établir à 3%. Enfin, le paysage des drogues illicites est surtout dominé par le cannabis, expérimenté par 32% des 15-64 ans, et dont l’usage actuel est stable par rapport à 2005. Les autres drogues illicites (notamment poppers, cocaïne, champignons hallucinogènes et ecstasy) concernent beaucoup moins de personnes à l’échelle de la population, même si l’expérimentation de cocaïne et de poppers apparaît en hausse par rapport à 2005.

Bretons et Ch’tis

Au niveau régional, contrairement aux idées reçues, on ne boit pas plus en Bretagne que dans le reste de la France. En revanche, quand on y boit, on y boit beaucoup! La Bretagne ne compte en effet pas plus de buveurs réguliers, ni de fumeur régulier d’ailleurs. Néanmoins, elle se caractérise par des niveaux d’ivresse parmi les plus élevés :  28% des Bretons ont connu une ivresse dans l’année, 15% en ont connu trois, soit près du double de la moyenne nationale (8%).

Le Nord-Pas-de-Calais connait quant à lui la situation inverse. La région est en effet l’une où l’on boit le plus volontiers quotidiennement (13% contre 11% au niveau national) mais où les ivresses (au moins une fois dans l’année : 16%, trois fois dans l’année : 6%) sont les moins fréquentes en France. Des différences apparaissent également sur le type de boissons consommées de manière hebdomadaire : plus souvent des alcools forts (19%) et de la bière (25%), et moins souvent du vin (30%), par rapport aux autres régions.

Le Sud à la fête

Enfin, si l’Ile-de-France est une région où l’on boit et où l’on fume le moins, on y expérimente toutefois des drogues plus qu’ailleurs, cannabis en tête. Quant au Sud de la France, il cumule tous les excès. La région affiche pour chaque indicateur des taux supérieurs à la moyenne française. Ainsi, l’usage d’alcool, du tabac,  l’expérimentation de cannabis et de cocaïne apparaissent plus fréquents aussi bien pour les jeunes que pour la population générale.

Pour l’alcool, la région est celle qui compte le plus de buveurs quotidiens, et se distingue également par des niveaux d’ivresses plus élevés. Le Languedoc-Roussillon est également la région en France dans laquelle on note le plus grand nombre de fumeurs avec 35% de la population, contre 29% pour la France entière. De même pour le cannabis, elle arrive en tête des régions les plus concernées aussi bien pour l’expérimentation

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