Excédés par les attaques, les éleveurs crient au loup

Au sortir de la réunion du groupe national loup qui s’est tenue lundi à Lyon, les éleveurs de moutons réclament « une  régulation efficace » et rapide des prédateurs qui attaquent leurs troupeaux. Les professionnels n’en peuvent plus de constater les dégâts des loups toujours plus nombreux dans l’hexagone.

Bonne nouvelle, les loups se plaisent bien en France. On en recense aujourd’hui près 300 individus dans les Alpes de l’Ouest, mais aussi dans la Drôme, ou encore en Champagne-Ardenne. Mauvaise nouvelle, ils font des dégâts avec des milliers de moutons victimes d’attaques de plus en plus nombreuses.

Rien que dans les Alpes de Haute-Provence, on recensait déjà cette année au 31 juillet 2013, 112 attaques et 289 victimes constatées dans compter les disparitions. L’année passée, 6 102 victimes ont été indemnisées, 1 874 attaques de loups enregistrées pour un coût de près de 2 millions d’euros liés aux indemnisations des bergers selon les chiffres officiels de la DREAL.

La FNSEA, la FNO (Fédération nationale ovine), les JA (Jeunes Agriculteurs) et les APCA (chambres d’agriculture) dénoncent « l’inefficience du plan loup 2013-2017 à réguler la population des prédateurs qui causent des dégâts considérables sur les troupeaux ». Les 4 organisations exigent de l’Etat « qu’il mette tout en ?uvre pour la réalisation effective de tirs de prélèvements, avant la fin de l’année 2013, pour aller jusqu’au plafond de 24 loups, conformément à l’arrêté du 16 mai 2013 ».

« Sécuriser juridiquement ces prélèvements »

Au-delà des certains mesures de prévention proposées comme les aides pour l’acquisition de chiens des Pyrénées ou Patous pour protéger les troupeaux, les éleveurs réclament des prélèvements. « Ces tirs doivent être effectifs ; y compris pendant la période d’enneigement ; y compris dans les c?urs de parcs nationaux qui sont aujourd’hui des lieux de non-droit en matière de régulation des prédateurs. L’Etat a une obligation de résultats » affirment-ils.

Concrètement, les professionnels précisent qu’il faut « sécuriser juridiquement ces prélèvements », notamment dans le cas où ils sont réalisés avec le concours des chasseurs dans le cadre de battues encadrées. « Le flou juridique qui a entouré les arrêtés pris dans les Alpes-Maritimes, le Var, les Alpes-de Haute-Provence, la Drôme et la Savoie, est inacceptable » expliquent FNSEA, FNO, JA et APCA.

Les prélèvements de loups, avec le concours des chasseurs (après sécurisation juridique), « doivent être effectués dans tous les territoires concernés par les attaques des loups et porter sur des meutes entières » soulignent les éleveurs. « Les moyens humains, techniques et financiers nécessaires sont à mettre en ?uvre par l’Etat afin de permettre les prélèvements » précisent-ils.

Les différents plans loup successifs « ont démontré leur incapacité à rendre compatible la présence du prédateur avec le maintien du pastoralisme et de l’élevage en plein air tel qu’il est pratiqué en France malgré tous les efforts et tous les sacrifices professionnels et personnels supportés par les éleveurs » constatent les éleveurs.

Aucune plus-value à la biodiversité

FNSEA, FNO, JA et APCA constatent que le loup « n’est pas une espèce menacée à l’échelle du continent européen ». « En France, il n’apporte aucune plus-value à la biodiversité. Au contraire, il la fait régresser. Les paysages se ferment lorsque le pâturage disparaît » soulignent les organisations agricoles.

Les 4 organisations professionnelles demandent aux ministres de l’Ecologie et de l’Agriculture d’ouvrir le dossier du statut du loup afin qu’il soit rapidement sorti des espèces protégées, tant dans le cadre de la convention de Berne que de la directive habitats de l’Union européenne.

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