Des OGM « cachés » ? Des militants occupent une coopérative lorraine

Des militants écologistes anti-OGM ont investi hier, les locaux de la coopérative « Lorraine Céréales approvisionnement », située à Lemud près de Metz, afin d’y mener une « inspection citoyenne« . Les militants entendaient dénoncer le développement de cultures résistantes aux herbicides, qu’ils considèrent comme des « OGM cachés« .

Une cinquantaine de militants écologistes, se présentant comme des « faucheurs volontaires », ont donc envahi hier les locaux de la coopérative « Lorraine céréales approvisionnement ». « Nous voulions vérifier si cette entreprise stocke de grandes quantités de semences de colza muté, mais nous n’en avons pas trouvé« , expliquait hier à l’AFP Alban Clerjon, l’un des participants.

Dans leur communiqué, les Faucheurs volontaire expliquaient que « quatre variétés de colza muté, tolérantes à des herbicides, dont 3 commercialisées par Dekalb-Monsanto, commencent à être cultivées dans certaines régions dont la Lorraine. LORCA, une des principales coopératives de Lorraine vante les mérites de ces variétés auprès des paysans à qui l’on cache la véritable nature de ces semences manipulées, pesticides et brevetées. Une inspection citoyenne est donc en train de se dérouler à Lemud« .

Mutagénèse ou OGM ?

Les militants s’attendaient donc à trouver ce qu’ils appellent des « OGM cachés » c’est à dire  des variétés de céréales « tolérantes aux herbicides« , dans le cas présent, des semences de colza. Elles échapperaient alors au moratoire instauré en 2008 contre les OGM. Pour Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture, les « variétés tolérantes aux herbicides » ou VTH, ne sont pas des OGM. De ce fait, il avait exclu d’interdire ces variétés mutantes utilisées sur 10% des surfaces cultivées et à titre expérimental pour la première année sur du colza.

De son côté, la coopérative s’est étonnée d’une telle action. « Il n’y a aucun OGM cultivé en Lorraine ni ailleurs en France. La réglementation française est claire à ce sujet« , affirmait-elle dans un communiqué. « La coopérative tient à rappeler que la technique de la mutagénèse que les faucheurs entendent dénoncer est une technique utilisée en agriculture depuis plus de 50 ans. Elle a été mise au point par la recherche publique (Inra). Les semences issues de la mutagénèse sont utilisées par l’agriculture biologique et conventionnelle« , ajoute-t-elle.

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