L’Europe renforce sa lutte contre les bactéries résistantes

Les bactéries résistantes aux antimicrobiens provoquent 25 000 morts par an dans l’Union Européenne, et plus particulièrement en Islande et en Norvège. Une action urgente est donc nécessaire pour lutter contre ces résistances, en développant de nouveaux traitements, en utilisant ceux qui existent de manière prudente et en améliorant l’élevage des animaux, souligne le Parlement dans une résolution adoptée hier. Négliger la résistance aux antimicrobiens pourrait même nous ramener à une ère pré-antibiotique, avertissent les députés.

Pour réduire l’augmentation de la résistance aux antibiotiques, en particulier dans les domaines de la médecine vétérinaire,de l’agriculture ou d’autres types d’élevage, les députés demandent une utilisation prudente des antimicrobiens et l’adoption de lignes directrices. Une résolution non-contraignante allant dans ce sens, rédigée par la danoise Anna Rosbach a été adoptée par hier.

« Le nombre de bactéries résistantes en Europe croit de manière exponentielle. Les bactéries traversent les frontières et constituent une menace pour l’UE. Tout d’abord, nous devons nous assurer que l’utilisation des antimicrobiens pour les humains et les animaux soit réduite.Mais nous devons également réduire le fossé entre l’augmentation des résistances d’une part, et le développement de nouveaux antimicrobiens d’autre part, en stimulant la recherche et l’innovation. Si nous ne prenons pas de mesures maintenant, la résistance croissante aux antibiotiques pourrait menacer notre capacité à traiter les patients et pourrait même nous ramener à une ère pré-antibiotique« , a expliqué Anna Rosbach lors du débat précédent le vote.

Changer les comportements

L’objectif essentiel des stratégies contre les résistances doit permettre de maintenir l’efficacité des traitements actuels,en les utilisant de manière responsable, mais cela requiert un changement de comportements au niveau de leur consommation, estiment les députés. Ils soulignent la nécessité d’une meilleure formation des médecins, des pharmaciens, des vétérinaires et des agriculteurs et demandent davantage d’information à destination du grand public sur les dommages causés par une utilisation inappropriée des antibiotiques.

Prévention

Pour éviter l’utilisation massive d’antimicrobiens, l’élevage, l’aquaculture et la médecine devraient se focaliser sur la prévention des maladies plutôt que sur un usage prophylactiqueen améliorant l’hygiène, en particulier dans des environnements sensibles tels que les hôpitaux et, de manière générale, dans l’élevage animalier, selon les députés.

Le droit de prescrire des antibiotiques aux animaux devrait être restreint aux vétérinaires et distinct du droit de vendre ces traitements afin d’éviter une incitation à prescrire.

Pour l’homme, les antibiotiques ne devraient pas être disponibles sans prescription, selon la résolution. L’utilisation vétérinaire d’antimicrobiens de troisième et quatrième génération, classés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « d’une importance critique »pour les humains, devrait être restreinte, déclarent les députés.

Recherche et l’innovation

La recherche sur de nouveaux antibiotiques devrait être mieux coordonnée au sein de l’UE et au niveau international et bénéficier de partenariats publics-privés (PPP) afin de rendre les nouveaux traitements plus accessibles et abordables, souligne le texte.

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