Cancer : l’industrie minière US fait pression sur les revues scientifiques

Les industriels plus forts que les scientifiques… Cela devient une réalité outre-Atlantique où un puissant lobby industriel minier fait pression sur des revues spécialisées afin qu’elles ne diffusent pas les conclusions d’une étude menée autour du lien qui existe entre cancer et environnement chez les mineurs.

Selon l’information révélée par la revue scientifique The Lancet, et reprise aujourd’hui dans le Point, un lobby industriel minier américain aurait réussi à bloquer la publication des résultats d’études scientifiques menées autour du lien qui existe entre cancer et environnement. Les industriels auraient fait pression sur des revues médicales internationales, les menaçant de « conséquences » si elle publiaient les études visées.

Les études en question, menées conjointement par le National Cancer Institute (NCI) et le National Institute for occupational Safety and Health (NIOSH), ont évalué le risque de cancer du poumon chez 12.000 mineurs souterrains, et exposés aux gaz d’échappement des moteurs diesel des engins de travail. Aux vues des résultats de ces études, les gaz d’échappement des moteurs diesel, actuellement classés « probablement carcinogène pour l’homme« , pourraient se voir classés comme carcinogène, à savoir « provoquant ou favorisant le développement d’un cancer« . Un reclassement qui ne serait pas sans conséquence pour les industriels.

« Vague et menaçant »

A tel point que plusieurs journaux scientifiques auraient donc reçu une lettre  rédigée par l’avocat de la Mining Awareness Ressource Group (MARG) qui leur recommande de ne pas publier d’articles sur ces enquêtes. Il justifie sa demande par le fait qu’une décision de justice est en cours suite à la demande du MARG qui entend obliger le NCI et le NIOSH à partager avec lui leurs données avant publication.

« Je n’ai jamais vu ça« , confie Dana Loomis, directrice de la revue médicale Occupational and Environmental Medicine, au sujet de la lettre, dans The Lancet. « C’est vague et menaçant. C’est inquiétant pour la communication scientifique, un sujet de graves inquiétudes. »

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