Eau : la pollution agricole coûte cher aux ménages

Selon les résultats d’une étude effectuée par le Commissariat général au développement durable, le traitement de l’eau nécessaire pour l’élimination des excédents de rejets polluants agricoles, représenterait un coût d’au moins 54 milliards d’euros par an. Un coût très majoritairement supporté par les ménages.

Le traitement de l’eau nécessaire à l’élimination des excédents d’azote ou pesticides issus des rejets agricoles couterait donc chaque année 54 milliards d’euros. C’est la conclusion du rapport du CGDD sur le sujet. Et, ce coût serait supporté principalement par les ménages. « Pour les ménages des localités les plus polluées, ces dépenses supplémentaires pourraient atteindre 494 euros par an, soit un surcoût de près de 140% de la facture d’eau moyenne« , précise l’étude.

Au-delà des traitements supplémentaires, le recours à des captages en dehors des zones polluées, et donc plus éloignés des agglomérations, représente également un surcoût. C’est pourquoi, de nombreux producteurs d’eau potable, qui disposent de plusieurs ressources d’eau, d’origine distinctes, réalisent des mélanges d’eaux propres et « contaminées« .

Une balance déséquilibrée

Au-delà de ces surcoûts liés au traitement de l’eau, les ménages ont de plus en plus recours aux eaux en bouteilles, notamment pour l’alimentation des enfants, et investissent dans des systèmes de filtrage de l’eau efficace. Ce sont donc bien les consommateurs qui supportent la quasi intégralité du coût des conséquences de la pollution agricole sur l’eau. « Sur 2007 et 2008, les agences de l’eau ont engagé 144 millions d’euros au titre de la lutte contre la pollution agricole alors qu’elles n’ont encaissé qu’environ 11 millions d’euros de redevance de pollution des agriculteurs: l’analyse des budgets des agences de l’eau fait ainsi apparaître un solde net annuel de 60 à 70 millions d’euros de dépenses dues aux pollutions agricoles et majoritairement financées par la redevance domestique, c’est-à-dire par la facture d’eau potable du consommateur domestique« , précise le document du CGDD.

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