Bordeaux : la pollution de l’eau serait sans danger

Après l’annonce mardi par des élus écologistes d’une pollution de l’eau à Bordeaux, l’Agence nationale de  sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail s’est voulu rassurante, affirmant que le perchlorate d’ammonium découvert dans une source de captage de l’eau potable, n’est ni cancérigène, ni mutagène. En attendant, la collectivité a été contrainte de restreindre ses captages d’eau de 25%.

Alors que l’Anses minimise les effets du perchlorate d’ammonium découvert dans les sources de captage d’eau potable à Bordeaux,  de son côté, l’Agence régionale de santé ajoute dans un communiqué que « si aucune étude épidémiologique n’apporte de preuve concernant les effets des perchlorates sur la fonction thyroïdienne, des études expérimentales suggèrent qu’ils peuvent induire un déficit en hormones thyroïdiennes ». Elle conclut néanmoins qu’en l’absence de consignes particulières des autorités sanitaires locales, l’eau du robinet peut être consommée sans risque, y compris par les nourrissons.

Cette pollution ne date pas d’hier. Dans cette zone, l’eau est captée non loin d’une ancienne poudrerie, à Saint-Médard-en-Jalles, où le perchlorate d’ammonium est utilisé de plus d’un siècle. Pour Antoine Boisseau, le directeur régional de la Lyonnaise des eaux, il faudra « près d’un an et demi pour que cette pollution se résorbe naturellement car seule la dilution est aujourd’hui connue comme efficace ».

Si l’Anses considère que les perchlorates ne sont « ni cancérigènes ni mutagènes », l’agence recommande cependant de ne pas consommer d’eau du robinet si la teneur en perchlorates dépasse 15 microgrammes (15 millionièmes de gramme) par litre et même 4 microgrammes par litre pour les biberons. Selon la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), l’arrêt des captages concernés et la multiplication des mesures doivent permettre de garantir une teneur inférieure à 4 microgrammes par litre.

Cette situation exceptionnelle devrait contraindre La Lyonnaise des Eaux à trouver des ressources alternatives et notamment faire appel à un approvisionnement plus important de l’eau en provenance des nappes profondes, surtout à la rentrée de septembre lorsque la consommation sera de nouveau normale.

Faisant jouer le principe de précaution, la collectivité a été contrainte de restreindre ses captages d’eau de 25%.
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