Electricité : comment éviter un black-out mondial ?

L’AIE publie aujourd’hui un rapport destiné à apporter une réponse à l’inquiétante question des insuffisances mondiales en matière de fourniture d’électricité. L’agence internationale de l’énergie  anticipe une croissance annuelle de la demande mondiale d’électricité de 2 % au cours des 25 prochaines années.

Comment « minimiser » les impacts économiques, sociaux et environnementaux de la pénurie annoncée d’électricité dans le monde ? C’est à cette question inquiétante que tente de répondre le rapport publié aujourd’hui par l’agence internationale de l’énergie. Pour les experts de l’AIE, la solution est à trouver en premier lieu dans les économies d’énergie.

Si l’AIE évoque la nécessité de mettre en place au niveau mondiale des « stratégies d’urgence » pour anticiper les crises, l’agence considère qu’ « il est crucial pour les gouvernements et les services publics d’encourager des plans d’économie d’électricité », en réponse aux déficits d’approvisionnement à prévoir. Le rapport « Saving Electricity in a Hurry » souligne les impacts négatifs de tels déficits, sur les coûts de l’électricité mais aussi sur l’environnement, contraignant les consommateurs à utiliser par exemple des générateurs diesel, émetteur de CO2.

16,6 trillions de dollars

Le rapport 2011, Saving Electricity in a Hurry, est une mise à jour du rapport 2005 de l’AIE sur le même titre. Il s’appuie sur des exemples de pays où les déficits de l’électricité ont eu lieu depuis 2005 le livre a été publié. Ainsi que rassemblant les enseignements tirés de ces pays, le rapport s’appuie sur une nouvelle analyse de la Banque mondiale et d’autres pour mettre en évidence des pratiques éprouvées pour la mise en ?uvre des programmes d’urgence.

Le rapport 2011 de l’AIE se penche sur le plan du gouvernement japonais visant à atténuer la pénurie d’électricité causée par le tremblement de terre et le tsunami de mars dernier, mais aussi sur les insuffisances récentes enregistrées aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et au Chili. Pour répondre à la croissance annuelle de la demande mondiale d’électricité de 2 % au cours des 25 prochaines années, l’AIE considère que les Etats devraient globalement investir quelque 16,6 trillions de dollars.

« En outre, les événements naturels comme les sécheresses ou les séismes continueront à se produire et à poser des problèmes de fiabilité pour l’offre existante », souligne Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l’AIE, à l’occasion de la présentation de ce rapport lors d’un atelier à Johannesburg, en Afrique du Sud. « En conséquence, l’élaboration rapide de plans d’économie d’énergie doit être envisagée pour de nombreux gouvernements » pour le responsable de l’agence.

Sensibilisation des consommateurs

Dans ce cadre, Sara Bryan Pasquier, auteur du rapport, précise qu’il est nécessaire d’anticiper cette « pénurie d’électricité », en coordonnant l’action de tous les acteurs publics et privés en cas d’urgence. L’AIE cite en exemple une campagne d’information d’économie d’énergie, organisée en 2008 par le Conseil de développement économique de Juneau (JEDC) en Alaska, lorsqu’une avalanche avait coupé une ligne de transmission transportant 90% de l’approvisionnement en électricité provenant d’installations hydroélectriques à Juneau. L’opération de sensibilisation avait permis de diminuer la consommation de 25 à 30% en 6 semaines.

Pour revenir en France, confronté à des tensions régulières sur le réseau d’électricité dans l’Ouest de l’hexagone, RTE a mis en place un dispositif d’information et de sensibilisation destiné à réduire la consommation d’électricité des Français, lors des pics de consommation.

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