Sûreté nucléaire internationale : les leçons de Fukushima

Après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, la question de la sureté nucléaire occupe désormais le devant de la scène.  A à la demande de l’Elysée, Nathalie Kosciusko-Morizet en coopération avec l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN), a organisé hier à Paris, un séminaire ministériel dédié à la sûreté nucléaire. 33 pays se sont rassemblés pour tenter de mutualiser les moyens et les connaissances, sur les audits de sûreté, sur la transparence ou encore sur les dispositifs de solidarité technique et humaine en cas de crise.

« On ne peut pas continuer à penser comme on pensait avant Fukushima. Ce que nous a appris cette catastrophe, ce qu’il faut en retenir, c’est qu’il suffit d’un accident dans une centrale pour avoir des conséquences terribles et irréversibles sur l’humain et sur l’environnement. Il est impératif d’améliorer la coopération en matière de sûreté nucléaire civile, au niveau international, car elle n’est pas encore à son meilleur niveau. C’est tout l’enjeu de cette rencontre », a indiqué la ministre de l’Ecologie.

Les participants à ce séminaire ministériel dédié à la sureté nucléaire, qui regroupent les pays du G8 et les pays membres de l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN), se sont appuyés sur  les conclusions du G8 de Deauville, qui s’est tenu le 27 mai dernier, pour faire avancer ce débat. A l’issue de cette réunion, plusieurs propositions ont été faites.

Consensus sur les tests de résistance

Un large consensus s’est dessiné au sein des pays participants pour que tous les pays disposant d’installations nucléaires réalisent des audits de sûreté ou « tests de résistance ». Ces « tests de résistance », directement issus des premiers éléments de retour d’expérience de l’accident de Fukushima, permettent d’évaluer leur niveau de sûreté et de tester leur capacité à résister à des événements majeurs. Par ailleurs, les pays participants ont également rappelé l’importance de réaliser dans chaque pays des revues périodiques de la sûreté de leurs installations, à chaque étape de leur exploitation, examinant l’ensemble des composants des installations et s’assurant de leur bon fonctionnement.

Il apparait également nécessaire de renforcer le rôle global et les missions de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) et en particulier les systèmes d’évaluations (des cadres nationaux de sûreté, des installations nucléaires) qu’elle pilote. Il s’agit aussi de renforcer les activités de sûreté nucléaire de l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN) visant une plus grande harmonisation des pratiques en matière de sûreté.

Enfin, la présidence française du séminaire demande à l’AIEA de revoir ses standards de sûreté à la lumière de l’accident de Fukushima et de veiller à leur bonne application. En particulier, comme demandé par le G8, l’AIEA est invité à revoir ses standards sur la construction et l’exploitation des centrales nucléaires en zones sismiques, et en tenant compte de l’impact global d’événements naturels.

Solidarité internationale à imaginer

Les pays participants ont réfléchi aux moyens de donner davantage forme à une solidarité internationale face à ce type d’accident, en développant des équipes d’intervention rapide et en prévoyant de mutualiser leurs dispositifs de secours et d’assistance. Des aménagements des conventions internationales pertinentes (notification rapide, assistance) devraient également être proposés.

Des formations à la gestion de crise doivent être menées au niveau international, pour mutualiser au maximum les expériences. Il faudrait également harmoniser les procédures de gestion de crise (par exemple faire en sorte que les rayons d’évacuation autour des centrales ou les seuils à partir desquels ingérer de l’iode soient cohérents entre pays proches géographiquement), et de faciliter la coopération entre les cellules de crise.

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