Première réunion du comité sécheresse

Etant donné la situation hydrique critique connue actuellement par plusieurs départements français, Nathalie Kosciusko-Morizet,  la ministre de l’Écologie a réuni hier pour la première fois de l’année,  la Commission de suivi hydrologique, aussi appelée Comité Sécheresse. Cette Commission rassemble les représentants de tous les usagers de l’eau, des élus, membres des comités de bassins, et experts.

Organisée un mois avant la date prévue, la réunion du Comité sécheresse a permis à Nathalie Kosciusko-Morizet d’obtenir un bilan très précis sur la situation, à ce jour, des niveaux de précipitations, des nappes phréatiques et des cours d’eau, bassin par bassin.

Les données dévoilées montrent que les précipitations sont déficitaires par rapport aux normales saisonnières sur la majeure partie du pays, et que nous sommes dès à présent dans une situation de sécheresse. Pour le seul mois d’avril, les précipitations n’ont atteint que 29 % des normales. Les fortes chaleurs ont par ailleurs considérablement asséché les sols. Avec les deux tiers des nappes présentant un niveau inférieur à la normale, cette situation constitue une menace pour tous les usagers : industriels, agriculteurs, collectivités, et particuliers.

Un temps chaud et sec

Au 16 mai, 28 départements ont déjà pris des arrêtés de limitation ou de suspension des usages de l’eau, pour adapter les prélèvements aux débits des cours d’eau et aux niveaux des nappes. Alors que les météorologistes prévoient pour les deux semaines à venir un temps sec et chaud, voire très chaud, la pluviométrie des prochaines semaines sera déterminante afin de décider des mesures à adopter pour chaque secteur concerné.

Dans ce contexte, la ministre de l’Ecologie a décidé de lancer deux outils pour améliorer la gestion des périodes de sécheresse. Tout d’abord, de nouvelles cartes de mesures des restrictions seront plus précises et plus réactives. A partir du mois de juin prochain, les préfets devront enregistrer leurs arrêtés sécheresse dans un nouvel outil informatique (PROPLUVIA). Celui-ci permettra une vision en temps réel de la situation à l’échelle infra-départementale en cas de sécheresse. Aujourd’hui les cartes disponibles ne donnent des informations qu’à l’échelle départementale, alors que les restrictions et interdictions concernent souvent des zones précises à l’intérieur d’un département.

Diminuer la consommation

La ministre souhaite également clarifier le dispositif à engager en cas de situation de crise, pour une action plus rapide et plus efficace. Dans ce cadre, elle a signé hier une circulaire aux préfets, qui reprend l’ensemble des règles édictées depuis la sécheresse de 2003 afin de les mettre en cohérence.

Face à cette situation, Nathalie Kosciusko-Morizet appelle l’ensemble des usagers de l’eau à prendre conscience de la nécessité d’agir. « Alors que ce type de phénomènes extrêmes risque de se reproduire, l’amélioration structurelle de la gestion des ressources en eau est une priorité  Le Grenelle de l’Environnement a déjà permis d’adopter des mesures volontaristes, notamment : la récupération des eaux de pluie, la réutilisation des eaux usées traitées ou la réduction des fuites dans les réseaux. Ces mesures doivent s’accompagner d’une diminution des consommations. C’est pourquoi, je fixe aujourd’hui l’objectif d’une réduction de 20 % de la consommation d’eau d’ici à 2020. Des moyens pour y parvenir seront intégrés au plan national d’adaptation au changement climatique que je présenterai le mois prochain ».

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