Les maladies non transmissibles menacent les pays riches

Deux tiers des décès dans le monde sont dus à des maladies non transmissibles comme le cancer, le diabète ou des cardiopathies. Les Statistiques sanitaires mondiales 2011, publiées par l’OMS soulignent l’importance cruciale de la lutte contre le tabagisme, la sédentarité, la mauvaise alimentation et l’usage abusif de l’alcool.

Avec l’augmentation de la prévalence des facteurs de risque pour les maladies chroniques, comme le diabète, les cardiopathies et le cancer, les pays sont confrontés en nombre croissant à une double charge de morbidité, beaucoup d’entre eux s’efforçant encore de réduire le nombre des décès de mères et d’enfants imputables aux maladies infectieuses pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. C’est ce que révèlent les Statistiques sanitaires mondiales 2011, publiées aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Désormais, deux tiers des décès dans le monde sont dus aux maladies non transmissibles, comme les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et le cancer, en raison du vieillissement de la population et de la propagation des facteurs de risque associés à la mondialisation et à l’urbanisation. La lutte contre les facteurs de risque comme le tabagisme, la sédentarité, la mauvaise alimentation et l’usage abusif de l’alcool, devient de plus en plus cruciale. Les derniers chiffres de l’OMS montrent que 4 hommes sur 10 et 1 femme sur 11 consomment du tabac et environ 1 adulte sur 8 est obèse.

Mortalité enfantine encore forte dans les pays en développement

De plus, de nombreux pays en développement se débattent encore avec des problèmes de santé comme la pneumonie, la diarrhée et le paludisme, les plus grandes causes de mortalité pour les enfants de moins de 5 ans. En 2009, 40 % des décès d’enfants ont concerné des nouveau-nés (de la naissance à 28 jours). Il faut en faire beaucoup plus pour atteindre les OMD à la date butoir de 2015, mais les progrès se sont accélérés remarque cependant l’OMS.

La mortalité des enfants a baissé de 2,7 % par an depuis 2000, deux fois plus vite que dans les années 1990 (1,3 %) souligne l’OMS. Pour les enfants de moins de 5 ans, elle est passée de 12,4 millions en 1990 à 8,1 millions en 2009. La mortalité maternelle a baissé de 3,3 % par an depuis 2000, presque deux fois plus vite que dans les années 1990 (2 %). Le nombre des femmes décédant de complications pendant la grossesse ou l’accouchement est passé de 546 000 en 1990 à 358 000 en 2008.

« Ces données montrent en réalité qu’aucun pays au monde ne peut agir sur la santé en ne prenant en compte qu’une seule perspective, les maladies infectieuses ou les maladies non transmissibles. Tous doivent développer un système de santé couvrant l’ensemble des menaces sanitaires, dans les deux domaines », explique Ties Boerma, Directeur à l’OMS du département Statistique et informatique sanitaires.

Fossé entre pays pauvres et pays riches

Le rapport montre également que les dépenses de santé ont augmenté et que l’espérance de vie s’est accrue (passant de 64 ans en 1990 à 68 ans en 2009). Mais, à ce niveau, le fossé entre pays à revenu faible et élevé reste « très large » souligne l’OMS. On estime que dans les pays à faible revenu, les dépenses de santé sont de 32 dollars par habitant (soit environ 5,4 % du produit intérieur brut), alors qu’elles atteignent 4 590 dollars dans les pays à revenu élevé (soit environ 11 % du produit intérieur brut).

Par rapport à leur population, les pays à revenu élevé ont en moyenne 10 fois plus de médecins, 12 fois plus de personnels infirmiers et de sages-femmes et 30 fois plus de dentistes que les pays à faible revenu. Dans les pays à revenu élevé, pratiquement tous les accouchements ont lieu en présence de personnel qualifié alors que, dans les pays en développement, ce n’est vrai que dans 40 % des cas.

Les Statistiques sanitaires mondiales 2011 sont l’édition la plus récente d’un rapport annuel basé sur plus de 100 indicateurs de santé transmis à l’OMS par ses 193 États Membres ou établis à partir d’autres sources fiables. Ces données fournissent un instantané de la situation sanitaire mondiale et de ses tendances. Toutefois, il est difficile d’obtenir en temps voulu des informations sanitaires précises dans certaines régions du monde à cause de la faiblesse des systèmes de santé nationaux.

Collecte d’informations encore lacunaire

« Même si les Statistiques sanitaires mondiales 2011 montrent clairement des améliorations de la collecte d’informations, il reste encore de grande lacunes dans les données sanitaires mondiales », reconnaît Colin Mathers, Coordonnateur pour l’unité Mortalité et charge de morbidité à l’OMS. « L’OMS s’est engagée à collaborer avec ses États Membres, d’autres institutions du système des Nations Unies et d’autres partenaires pour continuer à améliorer les informations disponibles afin de surveiller la santé des populations dans le monde, ainsi que l’efficacité des systèmes de santé et des interventions. » explique le responsable de l’OMS.

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