Japon : l’ébullition inquiétante des piscines nucléaires

L’ASN a fait un point précis ce matin sur la situation à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Malgré les efforts déployés pour refroidir le combustible, l’ébullition de l’eau des piscines se poursuit et continue d’inquiéter les spécialistes.

L’exploitant Tepco et les autorités japonaises poursuivent leurs efforts pour rétablir le refroidissement du combustible nucléaire, en se concentrant en priorité sur les c?urs des réacteurs n°1, 2 et 3 et sur les piscines des réacteurs n°3 et 4 précise l’Autorité française de sécurité nucléaire. Un largage d’eau par hélicoptère a été mis en ?uvre à 4 reprises au-dessus du réacteur n°3.

Une intervention par camions équipés de canons à eau a permis de projeter 30 tonnes d’eau. Une deuxième intervention avec des moyens de plus grande puissance est actuellement en cours de mise en ?uvre. Les opérations actuelles se révélant peu efficaces, de nouveaux moyens pour refroidir le combustible sont envisagés.

Electricité rétablie prévue samedi

L’exploitant TEPCO a par ailleurs annoncé qu’une ligne électrique à haute tension avait pu être posée jusqu’à la centrale et que sa connexion pourrait intervenir d’ici samedi. Les opérations de décompression volontaire des enceintes conduisent toujours à des rejets radioactifs souligne l’ASN.

S’agissant de la situation sur les piscines d’entreposage du combustible qui concentrent particulièrement l’attention, « un phénomène d’ébullition est en cours » dans les piscines des réacteurs n°2, 3 et 4. Le survol des réacteurs a permis de confirmer que le niveau d’eau dans les piscines des réacteurs n°3 et 4 avait atteint un seuil bas. Un appoint d’eau par hélicoptère a été effectué à 4 reprises, suivi par une projection d’eau depuis des camions.

Une intervention par camion citerne équipé de canons à haute puissance est envisagée pour reprendre et poursuivre le refroidissement du combustible. « Ce refroidissement est nécessaire pour préserver l’intégrité des gaines du combustible » souligne l’ASN de manière très policée.

Un générateur électrique du réacteur n°6 a pu être préservé à la suite du tsunami. Celui-ci permet de maintenir jusqu’à présent le refroidissement des piscines des réacteurs n°5 et 6. Une légère augmentation de la température de l’eau des piscines entreposant le combustible est observée.

Radioactivité « faible » à Tokyo

S’agissant des réacteurs n°1, 2, 3, le combustible des réacteurs n°1, 2 et 3 a en partie fondu. Le refroidissement de chacun des réacteurs par injection d’eau de mer se poursuit. L’enceinte de confinement du réacteur n°1 est restée intègre après l’explosion survenue sur ce réacteur. Les enceintes de confinement des réacteurs n°2 et 3 sont « potentiellement endommagées » précise l’ASN.

De leur côté, les réacteurs n°4, 5, et 6 étaient à l’arrêt lors du séisme. À la différence des réacteurs du réacteur n°4, les réacteurs n°5 et 6 comportaient du combustible dans leur c?ur lors du séisme. L’ASN souligne que la pression dans les réacteurs n°5 et 6 est en augmentation. Le générateur électrique du réacteur n°6 permet néanmoins d’assurer jusqu’à présent le refroidissement de ces deux réacteurs.

Au-delà de la zone évacuée des 20 km autour de la centrale et la mise à l’abri de la population dans un rayon de 30 km, la radioactivité relevée par les balises de mesure à Tokyo reste « faible » affirme l’ASN et ne nécessite pas d’action particulière de protection des populations.

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