Toujours favorables aux énergies renouvelables, les Français les jugent trop chères

Alors que les discussions sur l’avenir de l’énergie photovoltaïque en France, l’ADEME vient de publier les résultats de son baromètre annuel sur les Français et les énergies renouvelables. A la lecture de cette enquête 2010, 97 % des Français seraient favorables à leur développement sur les énergies renouvelables, un chiffre stable depuis plusieurs années, même s’ils jugent leur installation trop couteuse.

Malgré la crise, les climato-sceptiques, un Grenelle de l’environnement amputé, une facture énergétique à la hausse, les Français semblent toujours souhaiter le développement des énergies nouvelles. L’étude 2010 montre une nouvelle fois que le soutien des Français aux énergies renouvelables reste « sans faille » selon l’agence française. « Ces nouvelles énergies devront, en 2020, représenter 20% de notre consommation d’énergie et marquent le début d’une formidable aventure industrielle », rappelle Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement.

Le baromètre 2010 démontre également « une bonne acceptation des énergies renouvelables à la maison ». Ainsi, l’ADEME indique que 44 % des personnes interrogées considèrent la possibilité de produire de l’électricité à domicile à partir d’énergies renouvelables intéressante, 28 % d’entre eux la jugent même très intéressante.

Solaire et éolien loin devant l’hydraulique et la géothermie

Dans le détail, les énergies solaire et éolienne demeurent les énergies renouvelables préférées des Français. Les Français sont 61 % à donner la primeur à l’énergie solaire (68 % en 2009) et 53 % à l’éolien (43 % en 2009). Ces deux énergies ont la meilleure image. Suivent l’hydraulique (20 %) et la géothermie (19 %). Les énergies renouvelables sont plébiscitées majoritairement pour leurs avantages environnementaux (83 %) puis économiques (52 %).

Concrètement, selon l’enquête de l’ADEME, 18 % des Français posséderaient un appareil permettant d’utiliser une énergie renouvelable, qui se trouve être pour 55 % d’entre eux une installation permettant de se chauffer au bois, tels qu’un poêle à bois ou une cheminée. Le baromètre 2010 révèle une progression des installations solaires (+13 %) et des pompes à chaleur (+5 %).

Comme en 2009, le choix d’un équipement en énergie renouvelable est motivé en priorité par la nécessité de faire des économies et le souhait de minimiser son impact sur l’environnement souligne l’agence française. Pour la première fois, l’amélioration du confort est en troisième position. Parmi les Français qui ne disposent pas encore d’un équipement permettant d’utiliser une source renouvelable, 85 % jugent intéressantes les offres existantes, en particulier en matière de solaire (71 %) et, dans une moindre mesure, de géothermie (17 %).

Malgré des critiques nombreuses autour des projets locaux, les énergies solaire et éolienne bénéficient d’un bon niveau d’acceptabilité affirme l’ADEME, même si celui-ci est en baisse en 2010. Plus de 75 % des Français sont en effet favorables à l’installation d’équipements utilisant l’énergie solaire et ce, malgré une baisse de l’acceptabilité « sur son toit » de 10 points. 74 % des Français sont par ailleurs favorables à l’installation d’éoliennes en France (en baisse de 3 points par rapport à 2009). L’esthétique (pour 67 % des répondants) et les nuisances sonores (pour 59 %) continuent de représenter un frein au développement des éoliennes lorsqu’elles se trouvent à moins d’un km du domicile.

Trop cher

Face à cet engouement de principe, les énergies renouvelables sont victimes néanmoins de certains handicaps. Ainsi, l’agence française note que les freins liés à l’installation de ces équipements ont malgré tout pris de l’ampleur : le coût de l’installation tout d’abord, perçu comme trop élevé (cité par 45 % des répondants, en hausse de 11 points par rapport à 2009) et les difficultés techniques perçues liées à l’installation (citées par 44 % des répondants, en augmentation de 8 points par rapport à 2009). Ces freins sont plus précisément liés aux interrogations sur le retour sur investissement, notamment des installations solaires, et à l’augmentation du nombre de contentieux entre particuliers et professionnels des filières.

Pour en savoir + : Consulter le Baromètre 2010 de l’Ademe (pdf)

  • facebook
  • googleplus
  • twitter