Mediator : le laboratoire Servier se dit prêt à assumer

Après les propos empreints de cynisme de son fondateur, qui remettait en question le nombre de morts liés à la prise de Mediator, le laboratoire Servier change de stratégie et se dit enfin prêt à assumer sa part responsabilité dans l’affaire, tout en continuant de remettre en cause le nombre de morts avancé par les autorités.

Dans un entretien accordé à RTL ce matin, Lucy Vincent, la directrice générale  chargée des relations extérieures du laboratoire Servier, laboratoire qui commercialisait jusqu’en 2009 le très controversé Mediator, explique que le laboratoire pharmaceutique qui l’emploie est prêt à assumer sa responsabilité. C’est donc un virage à 180° amorcé par le laboratoire dont la fondateur remettait en question la semaine dernière le chiffre de 500 à 2.000 morts avancé par les autorités sanitaires.

Déjà ce week-end dans le JDD,  Lucy Vincent, prenant à revers les propos du fondateur du laboratoire, Jacques Servier reconnaissait que le Mediator avait « pu présenter un vrai risque pour certains patients« . Alors que Jacques Servier qualifiait le chiffre avancé de 500 morts d’annonce « marketing« , sa directrice générale en charge des relations extérieures estime quant à elle que « la mort de trois personnes, c’est déjà trop« . Après le cynisme, on joue désormais la compassion chez Servier.

Des chiffres contestés

Lucy Vincent remet toutefois en cause elle aussi, les chiffres avancés. « Les calculs à l’origine de ces chiffres alarmants ont été réalisés à partir d’une population qui avait pris du Mediator, sans tenir compte apparemment des autres pathologies dont pouvaient souffrir ces patients » confiait-elle au JDD. « La simple constatation d’une valvulopathie ne permet pas de l’imputer systématiquement à un traitement médicamenteux« , ajoute-t-elle.

Par ailleurs, selon l’information révélée par le Parisien ce matin, Georges-Alexandre Imbert, le président de l’Association d’aide aux victimes des accidents de médicaments  serait à la recherche d’un accord amiable avec Servier.  « Nous avons écrit au laboratoire Servier il y a huit jours et à son assureur Axa pour qu’ils nous reçoivent. Nous cherchons un accord avec eux. Nous n’avons pas encore de réponse, mais nous espérons bientôt en avoir.

« Ma conviction est que les patients doivent négocier à l’amiable avec le laboratoire Servier » explique le représentant des victimes dans le quotidien. Dès demain, Dominique-Michel Courtois, président de l’Association des victimes de l’isoméride, devrait déposer une centaine de plaintes de victimes de l’antidiabétique de Servier au tribunal de grande instance de Paris.

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