Cancers : l’aspirine, un outil de lutte contre le taux de mortalité

Selon une étude britannique publiée aujourd’hui dans la revue médicale The Lancet, la prise quotidienne d’une petite dose d’aspirine réduirait considérablement la mortalité liée à certains cancers très courants, comme le cancer du colon ou de la prostate.

Au-delà de ses vertus reconnues sur la douleur, des chercheurs reconnaissent désormais à l’aspirine d’autres bienfaits. Des chercheurs avaient découvert précédemment qu’une faible prise quotidienne du médicament, 75 mg, sur le long terme, réduisait de plus d’un tiers le taux de mortalité des personnes atteintes d’un cancer colorectal. Une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’université britannique d’Oxford vient confirmer cette conclusions et va même au delà.

Cette nouvelle étude menée au près de plus de 25.000 patients atteints de différents cancers démontre que la prise quotidienne  pendant 5 ou 10 ans d’une dose d’aspirine réduit la mortalité, toutes causes confondues, de 10%. Le plus surprenant dans ces essais est qu’alors que l’aspirine est réputé pour ses effets anticoagulants, l’étude montre que cette prise quotidienne réduit aussi les décès causés par une hémorragie.

Une bénéfice non négligeable

L’analyse menée sur une vingtaine d’années constate une réduction du taux de décès liés à un cancer de la prostate de 10%, de 30% pour le poumon, de 40% pour le cancer colorectal et atteint même 60% dans les cas de cancers de l’?sophage liés à des adénocarcinomes.

Le professeur Peter Rothwell de l’université d’Oxford, principal auteur de cette étude, recommande alors un traitement de long terme, 20 à 30 ans. Selon lui, les personnes débutant ce traitement vers la fin de la quarantaine ou début de la cinquantaine en tireraient un bénéfice non négligeable. Mais pour l’heure, d’autres études doivent être menées, notamment pour exclure tout risque de rebond tardif de la mortalité par cancer. Néanmoins, ce type d’études peut faire avancer la lutte contre le cancer.

Le Dr Catherine Hill, épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif) s’enthousiasme dans les colonnes du Figaro. « C’est un travail très bien fait, solide sur le plan méthodologique, et qui ouvre la voie à une approche de prévention efficace et faisable des cancers« .

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