Pas de liens probants entre portable et tumeurs cérébrales

L’International Journal of Epidemiology vient de publier les résultats de l’étude internationale Interphone lancée en 1999 par le Centre  Internationale de recherche  sur le cancer, et portant sur le lien éventuel entre l’utilisation du téléphone mobile et la survenue de tumeurs cérébrales (gliomes et méningiomes).

Le groupe Interphone a donc rendu ses conclusions tant attendues sur les liens pouvant exister entre l’utilisation du téléphone portable et la survenue de tumeurs cérébrales. Or, la montagne a accouché d’une souris, puisqu’après treize ans d’étude, la conclusion est que le doute subsiste.

Pour cette étude, le groupe d’étude Interphone a associé seize centres répartis dans 13 pays. Sa méthode est celle d’une enquête cas-témoin de grande ampleur, incluant des personnes ayant utilisé le téléphone mobile pendant dix ans ou plus. Les chercheurs estiment alors qu’ il existe une légère réduction du risque des tumeurs étudiées chez les personnes ayant utilisé régulièrement le téléphone mobile pendant un an ou plus, par rapport aux non-utilisateurs ; il est probable que ceci soit dû à un biais dans l’étude.

D’autre part,  il n’existe pas d’augmentation du risque de ces tumeurs dix ans ou plus après le début de l’utilisation du téléphone mobile. Mais,  il existe une augmentation du risque de gliome pour les utilisateurs les plus intensifs du téléphone mobile. Cependant, dans ce groupe certains utilisateurs atteints de gliome ont rapporté des valeurs probablement aberrantes d’utilisation (12 heures par jour pendant 10 ans ou plus), ce résultat doit ainsi être interprété avec prudence.

Aucun lien probant

Ces résultats ne mettent donc pas en évidence d’augmentation de risque liée à l’utilisation d’un téléphone portable. Ils s’inscrivent donc dans la ligne de l’ensemble des expertises nationales et internationales sur le sujet.

Ces données ont été collectées à une période où l’utilisation du téléphone portable était moins intense qu’aujourd’hui. Il convient donc de maintenir l’effort de recherche et d’expertise dans ce domaine au plan national et international. Le Gouvernement a d’ailleurs décidé de pérenniser la structure de la fondation santé-radiofréquences au sein de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, et de doter la recherche dans ce domaine d’un budget de l’ordre de deux millions d’euros par an.

Toutefois, en l’absence d’études complémentaires, le ministère de la Santé maintient certaines recommandations d’utilisation de ces dispositifs : utilisation préférentielle d’une oreillette, limitation de la durée de communication, pas de déplacement pendant l’usage du mobile afin d’éviter des augmentations transitoires de puissance.

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