Protéger les écoles et les crèches des champs électromagnétiques

L’Afsset vient de publier un avis de normand sur la question très polémique de l’éventuelle dangerosité des champs électromagnétiques émis par les lignes électriques. Si l’agence assure qu’aucune étude scientifique n’a mise en évidence un danger avéré, elle recommande de poursuivre les recherches et d’éviter le voisinage de ces lignes avec les écoles et les crèches.

Alors dangereuses ou pas, les lignes électriques ? En principe, non mais on ne sait jamais. C’est un peu en substance la réponse qu’apporte l’Afsset, à la question sensible des effets sanitaires des champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences émis par les lignes électriques ou tout appareil électrique.

Poursuivre les études épidémiologiques

L’Afsset rappelle que des études scientifiques montrent une association statistique entre l’exposition aux champs électromagnétiques produits par les lignes de très haute tension et des leucémies infantiles. Sur cette base, le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé en 2002 les champs d’extrêmement basses fréquences cancérogènes possibles pour l’homme (2B). Cependant, l’agence souligne qu’aucune étude biologique n’a démontré un mécanisme d’action explicitant la survenue de ces leucémies. Le risque reste pour l’heure toujours débattu (expertise INSERM 2008) précise l’Afsset.

Selon l’agence, « la priorité va à la résolution de ce paradoxe scientifique ». Pour ce faire, l’Afsset recommande de « reprendre ou de poursuivre les études épidémiologiques en s’appuyant sur une description robuste de l’exposition aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences », notamment par le recours aux nouvelles techniques de mesure des expositions individuelles. L’agence recommande aussi de « renforcer la recherche sur les causes possibles des leucémies infantiles ».

Au-delà, la recherche d’autres effets potentiels de ces champs doit également être renforcée (hypothèse de l’implication de ces champs dans des pathologies neurodégénératives). Enfin des études devront cibler les travailleurs, exposés à de plus forts niveaux. L’Afsset conseille également d’associer les populations locales aux études de caractérisation de l’exposition, en les impliquant dans la définition des objectifs et en les informant des résultats.

Protéger les écoles et les crèches

Dans l’attente, principe de précaution oblige, l’Afsset recommande de ne pas installer ou aménager de nouveaux établissements accueillant des enfants comme les écoles et les crèches, à proximité immédiate des lignes à très haute tension, et de ne pas implanter de nouvelles lignes au-dessus de tels établissements. Par ailleurs, les experts de l’Afsset partagent les conclusions du consensus international (OMS, 2007) qui considère que « les preuves scientifiques d’un possible effet sanitaire à long terme sont insuffisantes pour justifier une modification des valeurs limites d’exposition actuelles ».

Fortement interpellé par cette question, RTE rappelle que les limites actuelles sont « entièrement respectées, en tout point du territoire national, s’agissant de ses ouvrages ». Afin de répondre aux attentes du public sur ce sujet, la filiale Réseau et Transport d’EDF rappelle qu’elle a renforcé au cours des dernières années son dispositif d’information du public et de ses salariés.

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