Xynthia : sur les plages abandonnées, coquillages et crustacées

Xynthia n’a pas épargné les ostréiculteurs de la côte Atlantique. Après avoir déjà payé un lourd tribut à la tempête fin février, les professionnels viennent d’apprendre l’interdiction jusqu’à nouvel ordre, du ramassage, de la commercialisation et de la consommation de leurs coquillages.

Déjà particulièrement fragilisée, l’ostréiculture en Charente-Maritime et en Vendée subit la double peine. Le passage de la tempête Xynthia qui a fait 53 morts, avait détruit beaucoup d’installations d’ostréiculteurs et de mytiliculteurs de la région. Il est responsable désormais de l’interdiction depuis samedi de toute commercialisation de leur production, pour au moins deux semaines.

Dans plusieurs zones de production de Charente-Maritime et de Vendée l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer a identifié un taux anormalement élevé de toxine amnésiante produite par des algues microscopiques. En conséquence, les préfectures des deux départements concernés ont annoncé samedi une interdiction du ramassage et de la commercialisation des coquillages de leurs côtes (limitée au Sud du département pour la Vendée), qu’il s’agisse d’un ramassage professionnel ou de loisirs.

Interdiction

« Suite à des tests effectués par le réseau sanitaire de surveillance REPHY de l’IFREMER en Charente-Maritime et dans le Sud de la Vendée, des moules se sont révélées être contaminées en toxines amnésiantes. D’autres coquillages sont susceptibles d’avoir été contaminés » affirme le communiqué du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche.

« En conséquence, la pêche maritime professionnelle et de loisir, le ramassage, l’expédition, la commercialisation de tous les coquillages en provenance du littoral de Charente-Maritime et du littoral vendéen de la baie de l’Aiguillon (zones du Pertuis Breton et de la baie de l’Aiguillon) ont été provisoirement interdits à compter du 19 mars 2010. Cette interdiction reste valable tant que deux analyses consécutives ne se seront pas révélées négatives » souligne le ministère de Bruno Le Maire.

Les exploitants concernés ont procédé au retrait et rappel de la commercialisation des coquillages récoltés dans ces zones depuis le 17 mars 2010. Il est donc demandé aux personnes qui détiendraient ces produits de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente.

Sans être certaine, cette pollution pourrait bien être une conséquence directe du passage de la tempête Xynthia. En effet, la zone concernée est la même que celle impactée par Xynthia. Les algues microscopiques, à l’origine des toxines, auraient pu remonter à la surface, à la faveur des remous importants rencontrés lors du passage de la tempête.

Vomissements, diarrhées

Les toxi-infections alimentaires causées par ces toxines se traduisent par des troubles digestifs (vomissements, douleurs abdominales, diarrhées) dans un délai de 2 à 24 heures suivant l’ingestion des coquillages contaminés. Ces troubles peuvent être suivis de sensations d’étourdissement, de maux de tête persistants, d’une désorientation et éventuellement d’une perte de la mémoire récente.

Les personnes qui auraient consommé les coquillages mentionnés ci-dessus et qui présenteraient ces symptômes, sont invitées à consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation.

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