Les poulets, principaux vecteurs des infections alimentaires

Plus de 3 poulets sur 4 seraient contaminés par des bactéries dangereuses comme la salmonelle, selon une récente étude publiée par l’EFSA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Ces résultats inquiétants soulignent l’importance d’une bonne hygiène en cuisine, dans la manipulation des aliments, et en l’espèce d’une cuisson suffisante des poulets.

L’EFSA (ou AESA en Français) a publié mercredi une étude alarmante sur la contamination bactérienne aux Campylobacter et Salmonella dans le poulet dans l’Union européenne. Dans la plupart des pays européens, l’étude révèle une forte prévalence de Campylobacter présents chez des poulets, alors que la salmonelle a été moins fréquemment détectée. Ces bactéries sont à l’origine des maladies d’origine alimentaire les plus fréquemment signalées chez l’homme en Europe : la campylobactériose et la salmonellose.

Cette étude est la 6e enquête européenne de référence lancée par l’EFSA sur les bactéries d’origine alimentaire en Europe, mais la première à s’intéresser directement sur la présence de Campylobacter et Salmonella dans les poulets à l’abattage. Les échantillons ont été prélevés au début et à la fin de la chaîne d’abattage, c’est-à-dire au moment où les poulets arrivent à l’abattoir et où leurs carcasses sont refroidies après l’abattage.

76% des poulets contaminés

En moyenne, la bactérie Campylobacter était présente dans l’intestin de 71% des poulets, ce qui indique qu’ils étaient déjà infectés de leur vivant. Par ailleurs, la bactérie est également présente sur 76% des carcasses des échantillons, ce qui laisse supposer une plus grande contamination durant l’abattage.

L’enquête montre que ces chiffres varient considérablement entre les États membres. Ces résultats inquiétants font suite à un récent avis de l’EFSA sur les dangers biologiques de certains aliments (BIOHAZ), et confirment que la viande de volaille apparaît comme une source d’infection majeure aux Campylobacter pour l’homme.

Par ailleurs, l’étude de l’EFSA révèle également que 22 États membres ont enregistré la présence de Salmonella dans les carcasses de poulet étudiés. En moyenne, 15,7% des carcasses seraient contaminés en Europe, les chiffres variant selon les États membres. Parmi les différents types de Salmonella, 17 États membres ont indiqué les types Enteritidis et Typhimurium, bactéries responsables de la plupart des infections chez l’homme.

Plus de 500 complications graves


Les bactéries du genre Campylobacter et Salmonella génèrent la plupart du temps chez l’homme des manifestations dites entérites, c’est-à-dire une diarrhée, accompagnée de fièvre et de douleurs abdominales, après une période d’incubation de deux à cinq jours. De manière plus rare, ces bactéries peuvent également provoquer des troubles plus sérieux du type arthrite réactionnelle ou encore syndrome de Guillain-Barré avec des paralysies. Chaque année, la seule bactérie Campylobacter serait responsable d’environ 500 complications graves en France.

Pour éviter toute infection, il convient d’éviter toute contamination croisée entre les aliments, respecter les règles d’hygiène en cuisine, et cuire la viande à coeur (plus de 65°C) afin de détruire toute bactérie éventuellement présente à l’intérieur ou sur la carcasse du poulet.

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