La grande distribution convertie à la consommation durable

Engagée depuis deux ans dans une démarche de développement durable, la grande distribution vient de dresser un bilan positif de la mise en place de ses engagements dans ses enseignes, en matière d’emballage, de produits bio ou encore de déchets.

La Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution (FCD) et le ministère du Développement durable ont dressé la semaine dernière le bilan de la convention d’engagement signé il y a deux ans dans le cadre du Grenelle. Cette convention poursuit un double objectif : promouvoir une offre de produits plus respectueux de l’environnement et assurer une gestion durable des activités.

Depuis deux ans, les 26 000 points de vente de la distribution réunies au sein de la FCD se sont fortement mobilisées pour mettre en oeuvre les engagements souscrits dans le cadre de ces conventions et des progrès importants ont été réalisés. A l’occasion de ce bilan, les professionnels ont listé les applications concrètes mises en ?uvre sur le terrain.

Information, emballages, bio, déchets?

En matière d’information environnementale, les enseignes de la distribution annoncent avoir passé au crible de l’analyse multi-critères 300 produits de consommation courante (soit 150 références alimentaires et 150 références non alimentaires), en partenariat avec l’ADEME et l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires). S’agissant des écolabels, les produits porteurs de l’écolabel français ou européen ont été mis en avant et davantage référencés, permettant une augmentation des ventes de 10% en 2009.

Sur la question de l’éco-conception des emballages, les enseignes affirment avoir poursuivi leurs efforts, avec les industriels, en faveur de l’allègement des emballages, tiré notamment par les produits à marques de distributeurs. Par ailleurs, pour la deuxième année consécutive, les produits issus de l’agriculture biologique connaissent une croissance annuelle de plus de 20% (contre moins de 10% en 2007) souligne la FCD. La grande distribution évoque également l’éclairage, grâce au retrait progressif des ampoules à incandescence et à l’effort promotionnel des distributeurs, les lampes fluo-compactes représentent désormais 25% du marché, rappellent la FCD.

S’agissant des déchets, les sacs de caisse jetables distribués en magasin chaque année sont passés de 10,5 milliards en 2002 à moins de 1,5 milliard aujourd’hui, soit une baisse de 85%, au profit des sacs réutilisables ayant de moindres impacts sur l’environnement, rappelle la FCD. Les enseignes de la distribution affirment qu’elles contribuent de façon croissante au financement et à l’organisation des filières de collecte et de traitement des déchets ménagers s’agissant des emballages, des équipements électriques et électroniques, lampes, piles, papiers, textiles, etc.

Et la Fédération aux 650 000 salariés évoque également la gestion durable des activités : consommations énergétiques en baisse, recours croissant aux énergies renouvelables (énergie solaire notamment), réduction des émissions de CO2 liées au transport des marchandises : les enseignes de la distribution cherchent en permanence à réduire l’empreinte environnementale de leurs activités. Pour la grande distribution, « plus qu’une simple tendance, la consommation durable s’affirme comme une aspiration profonde de la société qui structure autant l’offre que la demande, et modifie ainsi irréversiblement les marchés de la consommation courante et la vie quotidienne ».

Accords interprofessionnels

Au terme de ce bilan de deux ans de mobilisation, plusieurs actions nouvelles sont aujourd’hui programmées. Ainsi, concernant l’information environnementale, le ministère du développement durable et la FCD invitent tous les acteurs de la chaîne (filières agricoles, industriels, distributeurs?) à mener des opérations tests dans les conditions du réel, sur quelques catégories de produits.

La FCD annonce qu’elle contribuera à l’élaboration d’accords interprofessionnels d’ici fin 2010, sous l’égide du ministère du développement durable, afin de permettre des innovations de rupture dans l’éco-conception des emballages, à travers les travaux engagés à cette fin par le Conseil National de l’Emballage. Par ailleurs, le ministère du développement durable et la FCD souhaitent accroître leurs efforts mutuels, dans le cadre des structures de dialogue existantes, pour contribuer à sécuriser l’approvisionnement, faciliter la conversion des exploitations agricoles et promouvoir la consommation des produits bio.

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