Qui veut la peau de l’EPR ?

Le Réseau « Sortir du nucléaire » révèle des documents confidentiels, divulgués par une source anonyme interne à EDF, qui mettent en cause la sécurité du réacteur français qualifié d’ « extrêmement dangereux ». Des révélations inquiétantes pour les riverains de Flamanville, qui devraient compliquer encore un peu plus la tâche d’Areva, qui peine à vendre son réacteur à l’international.

Les mois se suivent et se ressemblent pour l’EPR. Après la remise en cause par les autorités de sûreté nucléaire britannique et française (HSE et ASN) de la conception initiale de l’EPR, précisément du logiciel-commande, les retards accumulés sur le chantier finlandais et français, l’échec d’Abu Dhabi, la question de la sécurité du réacteur français est de nouveau posée.

Selon le réseau écologiste et anti-nucléaire, les documents collectées démontrent que « la conception de l’EPR implique un sérieux risque d’accident majeur ? risque pris en conscience par EDF pour des raisons de calcul économique ». « Potentiellement sujet à un emballement dont les conséquences seraient incontrôlables, l’EPR s’avère donc extrêmement dangereux » affirme « Sortir du nucléaire ».

Experts consultés

Le réseau explique avoir constitué un groupe d’experts pour analyser de façon approfondie ces documents, envoyés très récemment. « Sortir du nucléaire » considère que les premiers enseignements que l’on peut en tirer, sont « de première importance ».

Selon les écologistes, « certains modes de pilotage du réacteur EPR peuvent provoquer l’explosion du réacteur à cause d’un accident d’éjection de grappes (qui permettent de modérer, d’étouffer la réaction nucléaire) ». Ces modes de pilotage sont essentiellement liés à un objectif de rentabilité économique, qui implique que la puissance du réacteur puisse être adaptée à la demande électrique.

Pour « Sortir du nucléaire », dans le but de trouver une hypothétique justification économique à l’EPR, ses concepteurs ont fait le choix de prendre « le risque très réel d’un accident nucléaire ». Selon le réseau, « l’essentiel des arguments en faveur de l’EPR (puissance, rendement, diminution des déchets, sûreté accrue) s’avèrent faux ».

Tchernobyl à Flamanville

A la lecture des documents confidentiels transmis à l’association, EDF et Areva auraient tenté de modifier le pilotage du réacteur. Mais ces efforts n’ont pas abouti à des parades éliminant cette classe d’accidents. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) aurait, semble-t-il, été tenue à l’écart de ces questions, affirme les écologistes.

Selon « Sortir du nucléaire », « il semble donc bien que la conception de l’EPR accroisse le risque d’un accident de type Tchernobyl », qui entraînerait la destruction de l’enceinte de confinement et la dispersion massive de radionucléides dans l’atmosphère. Pour rappel, EDF construit actuellement une nouvelle centrale de dernière génération à Flamanville, développée avec l’EPR d’Areva.

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