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Grippe A : « On aurait du avoir près de 200 000 morts ! »

François Autain, sénateur de Loire-Atlantique, secrétaire de la commission des affaires sociales au Sénat, membre du groupe Communiste, Républicain, Citoyen et des Sénateurs du Parti de Gauche, CRC-SPG qui vient de demander l’ouverture d’une enquête sur de possibles collusions entre les décideurs politiques et l’industrie pharmaceutique.

Pourquoi votre groupe a-t-il demandé l’ouverture d’une enquête sur d’éventuelles collusions entre le gouvernement et l’industrie pharmaceutique ?

Parce qu’il existe un certain nombre d’indices qui m’amène à penser qu’il y a une interférence entre les intérêts de certains experts, qui découlent des fonctions qu’ils exercent pour les laboratoires fabriquant certains vaccins, et l’objectivité des avis qu’ils ont été amenés à formuler à la demande du gouvernement. Je pense aux membres du comité technique de la vaccination, ceux du comité de lutte contre la grippe A et aussi tous ceux dont on ne connaît pas forcément le nom, qui n’ont pas d’affectation particulière dans les structures, mais qui ont quand même pu jouer un rôle important.

Je pense par exemple au professeur Antoine Flahault, directeur de l’Ecole des hautes études en santé publique de Rennes qui est en même temps membre du conseil d’administration du LEEM, le syndicat de l’industrie pharmaceutique. Je m’interroge  juste sur la compatibilité de ces fonctions. Je prend pour exemple un article du Monde publié fin août qui, reprenant ses propos titrait « le virus H1N1 100 fois plus meurtrier que la grippe ». On aurait alors du avoir près de 200.000 morts !

L’OMS est elle aussi sur la sellette pour les même suspicions?

Une commission d’enquête est en effet en train de travailler sur le sujet au Conseil de l’Europe, et il n’est pas impossible qu’une autre soit demandée par le Parlement européen. Mais, comme vous le dites bien, ce ne sont actuellement que des suspicions, qui ne reposent sur aucun fondement. Le problème c’est que personne ne reconnaît avoir peut-être surestimé le risque. Au contraire ils persistent puisqu’on nous dit maintenant qu’il y aura une deuxième vague alors que tout laisse supposer qu’il n’y en aura pas, puisque il n’y en a pas eu dans l’hémisphère et il n’y a donc aucune raison qu’il y en ait une chez nous.

De la même façon, la grippe dans l’hémisphère sud était bénigne, il n’y a donc aucune raison qu’elle soit maligne chez nous. On a cette chance de bénéficier de l’exemple de l’hémisphère sud pour pouvoir adapter notre attitude or, ce n’est pas du tout ce que l’on a fait. Néanmoins, les Français semblent avoir compris puisque les volontaires pour la vaccination sont de plus en plus rares. Ils commencent à comprendre dans quelle aventure on les a embarqué pour rien.

Allez-vous plus loin, comme certains, en suggérant que la vaccination comporte un danger ?

Je ne dirais pas cela car tenir de tels propos porterait atteinte au principe même de la vaccination. Et, c’est ce qui me différencie d’un certain nombre d’autres courants. Je suis par principe favorable à la vaccination. C’est pourquoi, je trouve déplorable qu’on mette en ?uvre une vaccination aussi controversée au risque de donner raison à ceux qui sont par principe contre toute vaccination. Il est donc contre-productif de mettre sur le marché des vaccins et en particulier l’un d’entre-eux qui possède un adjuvant non insuffisamment testé, le ASO3.

Lequel est-ce ?

Le Pandemrix, qui a été insuffisamment testé. Il utilise  un adjuvant nouveau qui n’a notamment pas été testé chez les enfants. On ne peut donc pas se permettre une vaccination de masse comme celle qui était envisagée avec un tel produit. Heureusement, seules 5 millions de personnes ont été vaccinées car bien évidemment, plus  on vaccine, plus la survenue d’effets indésirables est probable.

Concrètement, quelles vont-être les suites données à votre démarche ?

Le texte a donc été déposé. Il sera examiné en commission et sera débattu en séance publique  à une date qui sera fixée la semaine prochaine et, à l’issue de cette séance publique, le Sénat prendra une décision en ce qui concerne la création de cette commission d’enquête. On peut également envisager une mission d’information ou autres?

Pensez-vous que cela pourrait changer les choses ?

Les liens d’intérêts très forts existants entre les experts et l’industrie pharmaceutique sont connus, pas besoin d’une commission d’enquête pour cela. Il s’agit alors d’éviter que cela ne se reproduise, voir comment on peut séparer ce qui relève du privé de ce qui relève du public. On ne peut pas accepter qu’un expert qui conseille un laboratoire, qui est rémunéré par ce laboratoire, puisse en même temps avoir des activités de santé publique officielles, en conseillant le gouvernement ou en préparant les décisions que prennent les pouvoirs publics.

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