En pleine guerre avec EDF, Areva se rapproche de GDF Suez

Alors que le quotidien Les Echos révélait l’information hier, GDF Suez et Areva confirment aujourd’hui préparer un accord de coopération dans le domaine du nucléaire. Au moment même où EDF et le groupe d’Anne Lauvergeon s’oppose frontalement et publiquement, les cartes sont en train d’être rebattues dans cette filière.

« C’est un projet de longue date mais aucune décision n’a encore été prise » déclare-t-on chez GDF Suez tandis qu’Areva précise de son côté que « c’est un projet de long terme. On a toujours des discussions, qui ont été amorcées depuis de longs mois avec GDF Suez« .

L’éventuel accord entre les deux groupes pourrait alors porter sur la recherche et le développement du réacteur nucléaire de troisième génération Atmea, sur la formation d’ingénieurs spécialistes du nucléaire et sur l’utilisation du nucléaire pour faire fonctionner des usines de dessalement d’eau de mer. Cet accord constitue une victoire importante pour GDF Suez qui ne cache pas ses fortes ambitions en matière d’énergie nucléaire.

Faire de GDF Suez un acteur incontournable du nucléaire

GDF Suez qui exploite 7 réacteurs en Belgique via Electrabel pourrait alors participer au développement d’Atmea, réacteur moins puissant que l’EPR, conçu par Areva en collaboration avec le japonais Mitsubishi Heavy Indiustries. Il pourra également proposer des usines de dessalement d’eau de mer fonctionnant au nucléaire. Mais surtout, cet accord permettrait au groupe de se positionner  comme un candidat incontournable à la construction d’un nouveau réacteur nucléaire en France après les EPR de Flamanville et Panly accordés à EDF.

L’annonce de ce partenariat entre Areva et GDF Suez intervient en pleine tourmente nucléaire entre Areva et EDF, alors que le gouvernement entend remettre à plat l’organisation de la filière. « Un accord regroupant uniquement Areva et GDF Suez continuerait à alimenter la guerre économique et technologique que se livrent les principaux acteurs du domaine et, de fait, contribuerait à affaiblir toute la filière« , a estimé de son côté la CGT Mines-Energie dans un communiqué.

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