Le tigre du Grand Mékong en grand danger

Un nouveau rapport du WWF révèle la chute dramatique de la population des tigres du Grand Mékong en seulement une décennie. Il ne resterait que seulement 3 200 tigres de cet espèce dans le monde, qui pourrait disparaître rapidement si rien n’était fait.

De 1 200 individus en 1998, la population est ainsi passée à moins de 350 survivants répartis sur le territoire de cinq pays de la région : Cambodge, Laos, Myanmar, Thaïlande et Vietnam. C’est une perte de 70% de la population qui est constatée, selon le Fonds mondial pour la nature.

Avec le rapport baptisé  « Les Tigres sur la brèche : affronter le défi au Grand Mékong », le WWF entend peser sur les négociations qui s’engageront à partir d’aujourd’hui, à Hua Hin. Les chefs des Etat dits « du Tigre » – Bangladesh, Bhutan, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Népal, Russie, Thaïlande et Vietnam ? assisteront en Thaïlande à la première Conférence Ministérielle Asiatique sur la préservation du tigre, du 27 au 30 janvier.

Espèce à l’agonie

Ce déclin du tigre du Grand Mékong se reflète nettement au niveau mondial puisque la population de tigres à l’état sauvage a atteint un niveau historiquement bas avec 3 200 individus alors qu’elle était estimée à 6 000 en 1998, précédente Année du Tigre. « Une action décisive doit être entreprise avant que cette sous-espèce emblématique ne parvienne au point de non-retour » déclare Nick Cox, Cordinateur du Programme Tigre du Grand Mékong. (WWF). « La probabilité pour que les populations de tigres de cette région s’éteignent d’ici la prochaine Année du Tigre en 2022 est réelle si nous ne prenons pas de mesures pour les protéger. » affirme le responsable du WWF.

Le rapport établit clairement que les deux causes de cette extinction de l’espèce sont à chercher d’une part du côté de la demande croissante de certaines parties de l’animal pour la médecine chinoise traditionnelle et d’autre part, du côté de la fragmentation des habitats du fait du développement non durable d’infrastructures.

Malgré cette tendance négative, il est encore possible de sauver les tigres du Grand Mékong. La région comprend les plus grands habitats juxtaposés du tigre au monde. Des espaces forestiers s’étendent sur une aire de 540 000 km2, équivalente à la taille de la France, et constituent actuellement la zone prioritaire en terme d’initiative de conservation des tigres. « Cette région dispose d’un potentiel important permettant d’augmenter le nombre des tigres, à condition de coordonner les efforts sur une échelle sans précédent afin de protéger les tigres existants, leurs proies et leurs habitats » ajoute Nick Cox.

Inverser la tendance

Le WWF demande donc aux Ministres des 13 Etats du Tigre d’accroître leurs efforts afin de doubler le nombre de tigres à l’état sauvage d’ici 2022. « Il y a là une opportunité sans précédent pour inverser la tendance quant au nombre de tigres mais pour cela il va falloir faire preuve de courage politique en mettant un terme au braconnage et au commerce illégal de produits dérivés de l’espèce et surtout sanctuariser l’habitat du tigre » indique Mike Baltzer, Responsable de l’Initiative Globale du Tigre WWF).

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