Le bilan rassurant de la radioactivité artificielle en France

Selon l’IRSN, les niveaux de radioactivité mesurés en 2008 en métropole dans le cadre de la surveillance assurée par l’Institut sont « stables », à « un très bas niveau » selon les propres termes de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

Dans la continuité des dernières années, la situation radioactive de la France est très satisfaisante, affirme l’IRSN, qui publie ses chiffres 2008, ce qui au passage, ne démontre pas une réactivité exceptionnelle de la part de l’Institut. Globalement, la radioactivité artificielle mesurée en France se situe à « un très bas niveau, c’est-à-dire proche ou en-deçà des limites de détection des instruments de mesure utilisés ».

Après 28 000 prélèvements et 40 000 analyses de radioactivité effectués en 2008 sur l’ensemble du territoire français, les résultats de l’IRSN sont dans l’ensemble bons même s’ils ont mis parfois en évidence des traces de radionucléides artificiels à proximité des sources d’émission connues (installations nucléaires, centres hospitaliers disposant d’un service de médecine nucléaire, etc.).

5 situations accidentelles

Selon l’IRSN, au-delà des zones d’influence de ces sites nucléaires ou hospitaliers, du césium 137 reste également observables, principalement dans certains sols et milieux aquatiques continentaux et marins (sédiments, mollusques et crustacés). Il s’agit de vestiges des retombées anciennes des essais atmosphériques d’armes nucléaires réalisés entre 1945 et 1980, principalement les USA et l’URSS, et de l’accident de Tchernobyl survenu le 26 avril 1986.

En 2008, l’IRSN précise qu’il a mené des investigations environnementales plus approfondies pour 5 situations particulières. Ainsi, au cours de l’année 2008, les réseaux de surveillance radiologique de l’IRSN ont enregistré à deux reprises une élévation inhabituelle du niveau d’activité de certains radionucléides dans l’environnement, ayant conduit l’IRSN à approfondir ses investigations pour en connaître l’origine. Par ailleurs, trois événements ayant entraîné des rejets anormaux dans l’environnement, déclarés par les exploitants des installations nucléaires concernées, ont fait l’objet d’une surveillance spécifique de la part de l’IRSN, afin d’en préciser l’impact éventuel.

Les investigations engagées par l’IRSN ont permis de constater que ces 5 situations particulières n’ont entraîné aucun risque sanitaire sur la population. Ces cas particuliers se situaient au voisinage de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire avec la détection de cobalt 58 dans les prélèvements d’aérosols, à Pithiviers avec la détection d’uranium dans l’eau de l’Essonne et un de ses affluents, à Pierrelatte avec les rejets d’uranium par l’usine Socatri d’uranium dans l’eau de la Gaffière, mais également le rejet de carbone 14 à l’atmosphère par l’usine Socatri, et enfin à Fleurus en Belgique avec le rejet accidentel d’iode 131 gazeux par le centre d’études nucléaires.

Plan de modernisation en cours

A l’occasion de la publication de ce bilan, l’IRSN annonce un futur plan de modernisation et de redéploiement de ses dispositifs de surveillance. « L’un des axes d’évolution concerne la mise en place des constats radiologiques territoriaux qui doivent permettre de disposer d’un référentiel complété de l’état radiologique des milieux et des denrées alimentaires produites sur un territoire, utile pour faciliter le déploiement d’une surveillance renforcée et pour évaluer les conséquences en cas d’évènement radiologique » précise l’Institut.

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