HIV : la HAS souhaite un dépistage systématique de toute la population

SidaLe quotidien Libération révélait hier les conclusions d’une enquête menée par la Haute autorité  de santé et qui annonçait qu’aujourd’hui en France, quelques 40.000 personnes ignoraient leur séroposivité. Face à ce chiffre, la HAS propose un dépistage systématique de la population, de 15 à 70 ans.

Etienne Caniard, membre du collège de la HAS expliquait hier à l’AFP qu’il « ne s’agit pas d’organiser un dépistage massif dans lequel on passerait toute la population, il s’agit de déclencher un réflexe, notamment chez les médecins« . Il ajoute toutefois qu’il « n’y a rien d’obligatoire« .

« L’élément majeur » conduisant à une généralisation du dépistage est donc le constat « d’un retard important » de la France. « Des gens découvrent très souvent leur séropositivité au stade du Sida, ce qui pose de gros problème individuels et collectifs » ajoute Etienne Caniard. En effet, en plus d’être privés de traitements adaptés, ils exposent les autres à un risque de contamination important.

La démarche de dépistage négligée

Ce retard de dépistage ne concerne cependant pas les populations dites « à risque« . Ce sont des « gens qui sont mariés, ont des enfants, ont un certain âge, qui peuvent avoir des pratiques qui les conduisent à prendre des risques, mais qui ne se considèrent pas comme une population à risque et qui donc négligent la démarche de dépistage » précise Etienne Caniard.

Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008 a confié son avis sur le sujet à l’AFP, et elle se déclare « favorable à un dépistage volontaire, pour autant qu’il ne soit pas obligatoire et qu’il repose sur une responsabilisation ». « Clairement, il faut qu’on bouge sur des propositions de dépistage » précise de son côté Jean-François Delfraissy, directeur général de l’Agence nationale de recherche sur le Sida,  avant de citer des tests rapides de dépistage ou « des propositions de dépistage qui sont faites par le milieu associatif lui-même« .

Néanmoins, la HAS n’émet que des recommandations et la prise de décision finale n’émanera que du ministère de la Santé.

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