Algues vertes : le préfet des Côtes d’Armor met en cause les agriculteurs

Algues vertesJean-Louis Fargeas, préfet des Côtes d’Armor, a adressé une note au Premier ministre dans laquelle il l’informe de l’importance de mettre en place une « politique volontariste pérenne » au sujet du problème des algues vertes. Ce phénomène que ne peut selon lui que « perdurer » nécessite une politique de « stabilisation« , ou de « limitation raisonnée« .

Dans cette note confidentielle de 11 pages adressée en septembre dernier au Premier ministre et publiée aujourd’hui sur le site du quotidien régional Ouest-France, le préfet juge donc nécessaire la mise en place d’une politique « volontariste » qui permettra « d’éviter que l’Etat soit de nouveau mis en cause« . Pour Jean-Louis Fargeas, « ces actions ne pourront viser à supprimer totalement ce phénomène mais à en limiter les principales nuisances« .

Il n’hésite pas non plus à rappeler que « la putréfaction des tonnes d’ulves dégage de l’hydrogène sulfuré, non seulement nauséabond, mais aussi néfaste pour les espèces vivantes du milieu et pour l’homme, ainsi que de l’ammoniac« .

Les agriculteurs ne sont pas prêts

Selon le préfet, « la diminution visible et notable » des algues vertes « ne pourra passer que par un changement profond des pratiques agricoles sur les secteurs concernés« .  Il ajoute toutefois que « cette évolution n’est pas envisageable pour le moment« , la profession agricole n’étant « pas prête à l’ accepter pour le moment« . De ce fait, « le phénomène des algues vertes ne peut donc que perdurer« . Pointés du doigt depuis des années, les agriculteurs bretons ont récemment redit qu’ils refusaient d’être les seuls « boucs émissaires » et insistent sur l’évolution de leurs pratiques et les efforts réalisés.

Pour rappel, le Premier ministre s’était rendu dans les Côtes d’Armor le 20 août dernier. Il avait notamment annoncé que l’Etat prendrait à sa charge le nettoyage des plages les plus affectées par ce phénomène qui ne cesse de croître au fil des ans. Une mission a été mise en place après la confirmation fin août par un rapport que l’hydrogène sulfuré, un gaz qui émane notamment des algues vertes en décomposition, pouvait être « mortel » en cas de concentration importante. Ce rapport faisait suite à la mort d’un cheval fin juillet sur une plage de Saint-Michel-en-Grève. Elle devra rendre ses propositions dans trois mois à Matignon.

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