L’Europe joue les mères poules

Elevage industriel de poulets (crédits Joe Valbuena)

Elevage industriel de poulets (crédits Joe Valbuena)

La Commission européenne souhaite faire progresser le bien-être animal dans les pays de l’Union. A sa demande, une première réunion technique sur la question vient d’être organisée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) à propos des poulets d’élevage.

Les scientifiques de l’EFSA ont organisé une réunion le 23 septembre dernier, afin de débattre avec les parties concernées des implications sur le bien-être de la sélection génétique chez les poulets de chair ainsi que des implications sur le bien-être des conditions d’élevage (pratiques zootechniques et logement) chez les poulets de reproduction.

Cette réunion a l’été l’occasion d’informer les parties intéressées du contexte et du champ d’application de la demande faite à l’EFSA par la Commission européenne (CE), de discuter des défis liés à la collecte des données et d’encourager une coopération plus soutenue avec toutes les parties intéressées. Ont participé à la réunion des représentants de l’industrie avicole, des entreprises d’élevage, des groupes de recherche, des ONG ainsi que des institutions nationales et internationales.

Manque de données harmonisées

L’EFSA indique que les participants ont échangé leurs points de vue sur les aspects techniques et scientifiques associés au bien-être des poulets de chair, en se penchant particulièrement sur les questions liées à la disponibilité des données, aux sources de données ainsi qu’à la clarification du champ d’application de la demande faite par la CE. Les participants ont conclu que le contexte génique, les pratiques zootechniques et l’environnement contribuaient au bien-être des volailles et devaient donc être pris en considération lors de l’évaluation.

Considérant l’élevage avicole comme un secteur dynamique, les participants ont souligné l’importance de disposer d’un accès aux données les plus récentes. Ils ont conclu que l’absence d’un système harmonisé de collationnement des données pourrait faire obstacle à une évaluation scientifique des risques. Des méthodologies destinées à l’analyse des données ont été présentées pour tenter de remédier à ces difficultés et identifier les données manquantes.

Pour rappel, la Commission européenne a demandé à l’EFSA de rassembler et d’évaluer toutes les données disponibles sur le sujet et de formuler deux avis scientifiques: l’un concernant l’influence de la sélection génétique sur le bien-être et la résistance au stress des poulets de chair destinés à la commercialisation et l’autre sur le bien-être des poulets de reproduction. Sur la base de ces avis, la Commission soumettra au Parlement européen et au Conseil un rapport sur l’influence des paramètres génétiques sur le bien-être des poulets.

Avis scientifiques en juin 2010

Le groupe scientifique de l’EFSA sur la santé et le bien-être des animaux (AHAW) est aidé par deux groupes de travail ad hoc composés d’experts pour rédiger un rapport scientifique sur les connaissances actuelles concernant les implications sur le bien-être de la sélection génétique chez les poulets de chair, et des conditions d’élevage chez les poulets de reproduction. Ces travaux constitueront la base de deux avis scientifiques dont l’adoption est prévue en juin 2010.

Les deux projets d’avis seront soumis à une consultation publique début 2010 et les commentaires reçus seront pris en considération lors de la finalisation des avis scientifiques. Un appel a été publié sur le site internet de l’EFSA afin de récolter des données concernant les implications sur le bien-être de la sélection génétique chez les poulets de chair ainsi que des implications des conditions d’élevage chez les poulets de reproduction. L’échéance pour la réception des données est fixée au 15 octobre 2009.

L’EFSA a également lancé un appel à propositions au titre de l’article 36 afin de réaliser la collecte des données, d’intégrer les données récoltées au cours de l’appel public de données et de procéder à une évaluation systématique. Le projet a été attribué à un consortium coordonné par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA – France). Ce projet, qui s’étendra sur une durée de 5 mois, doit débuter en octobre 2009.

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