La pol�mique sanitaire sur le Bisph�nol A relanc�e

cmr_toxique.jpgL’audition publique organis�e mercredi par le Groupe Sant� environnementale de l’Assembl�e Nationale a remis en lumi�re la question sensible et discut�e du danger sanitaire que repr�sente le Bisph�nol A, susceptible de provoquer diff�rents cancers comme celui des testicules.

Les parlementaires ont �cout� pendant 3 heures la position d�fendue par l’industrie des plastiques, essentiellement partag�e par l’Agence Fran�aise de S�curit� Sanitaire des Aliments (AFSSA), et celle oppos�e du R�seau Environnement Sant� (RES), via son porte-parole Andr� Cicolella qui demande son interdiction dans les plastiques alimentaires. L’Assembl�e relance le d�bat sur la nocivit� de ce BPA qui concentre de plus en plus d’inqui�tudes.

Pour l’AFSSA qui s’inscrit dans le droit fil de la position de l’Autorit� europ�enne de s�curit� des aliments (EFSA), les normes europ�ennes actuelles sont suffisantes. Les experts de l’AFSSA concluent � une absence de risque sanitaire mettant « de c�t� 90 % des �tudes scientifiques qui d�montrent un impact sanitaire du Bisph�nol A (BPA) » selon le R�seau Environnement Sant� (RES).

Pour le RES qui tire la sonnette d’alarme, « cela pose un probl�me de d�ontologie de l’expertise, dont les cons�quences sont gravissimes« . Pour le collectif �cologiste « cette norme europ�enne est fix�e � un niveau beaucoup trop �lev�, puisqu’� ce niveau on constate, sur toutes les esp�ces animales, mais aussi sur des mod�les cellulaires humains, des impacts permettant� de suspecter le BPA d’�tre impliqu� dans les grands probl�mes de sant� actuels : cancer du sein, cancer de la prostate, diab�te de type 2 et ob�sit�, atteinte de la reproduction, probl�mes neuro-comportementaux, maladies cardio-vasculaires« .

Par la voix d’Andr� Cicolella, chimiste et porte-parole de RES, le danger sanitaire est reconnue d�sormais par « la quasi-totalit� des scientifiques ayant publi� sur le BPA. Il est confort� par toutes les donn�es scientifiques r�centes« . Le RES cite notamment l’�tude r�cente publi�e dans la revue de r�f�rence Environmental Health Perspectives par l’�quipe du Professeur F�nichel du CHU de Nice.

Cancer des testicules

Pr�sent�s au cours de l’audition de mercredi devant les d�put�s, ces r�sultats d�montrent que « le BPA stimule la croissance de cellules humaines de cancer du testicule et ce, � des doses tr�s faibles, 200 � 200 000 fois plus faibles que la norme europ�enne« . Le RES pr�cise par ailleurs que la FDA (Food and Drug Administration), l’agence am�ricaine en charge de la r�glementation en mati�re d’alimentation, dont la direction a chang� en mars dernier, a indiqu� qu’elle allait r�examiner le dossier suite � la demande de plusieurs parlementaires.

Le RES indique que le S�nat de la Californie a approuv� il y a quelques jours, la d�cision d’interdiction du Bisph�nol A dans les plastiques alimentaires suivant en cela la d�cision prise le mois dernier par l’Etat du Minnesota. En mai, la ville de Chicago a suivi l’exemple de la ville de Paris en arr�tant l’utilisation des biberons � base de BPA, rappelle �galement Andr� Cicolella.

Le R�seau Environnement Sant� se f�licite du r�le constructif jou� par les d�put�s de tous bords politiques impliqu�s dans le Groupe Sant� environnementale, en ayant permis ce premier d�bat public. Le RES annonce qu’il sera re�u mardi 9 Juin au cabinet de la Ministre de la Sant�. Il demandera � cette occasion que la Ministre de la Sant� r�examine sa position � la lumi�re de ces �v�nements r�cents.

Impr�gnation g�n�ralis�e

Plusieurs millions de tonnes de BPA seraient produites chaque ann�e dans le monde. Le bisph�nol A est utilis� dans la fabrication industrielle par polym�risation de plastiques de type polycarbonate et de r�sines �poxy. Le BPA est �galement utilis� comme antioxydant dans les plastifiants et le PVC, et comme inhibiteur de polym�risation dans le PVC. Plus de 90% des am�ricains seraient impr�gn�s par le BPA et vraisemblablement une tr�s grande majorit� de Fran�ais.

Les polycarbonates sont tr�s largement utilis�s dans des produits de consommation courants comme les bouteilles d’eau, les emballages de nourriture et la plupart des biberons commercialis�s en France. On retrouve ce BPA dans de nombreuses bo�tes de conserves qui l’utilise comme rev�tement int�rieur. Certains de ces plastiques sont rep�rables par le chiffre 3 (PVC), 7 (other) ou PC (polycarbonate) au centre ou en dessous du symbole de recyclage.

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