L’Europe appelle à un accord mondial sur l’arrêt de la chasse à la baleine

chasse_baleine.JPGLa commission de la pêche du Parlement européen demande l’élimination de la mise à mort de baleines à des fins scientifiques et le maintien d’un moratoire mondial sur la chasse commerciale. Dans un rapport adopté mercredi, les députés appellent l’Union européenne à ?uvrer à la conclusion d’un « accord universel » sur la chasse à la baleine.

A l’heure actuelle, une espèce de cétacé sur quatre est considérée comme menacée, neuf figurent sur la liste des espèces en danger d’extinction, tandis que la situation de nombreuses espèces et populations reste floue. Selon le rapport d’Elspeth Attwooll (ADLE, UK), si certaines populations de baleines se sont reconstituées dans une certaine mesure depuis l’instauration du moratoire en 1986, ce n’est pas le cas d’autres et leur faculté d’adaptation aux modifications de leur environnement reste méconnue.

Exceptions au moratoire en vigueur

Le moratoire en vigueur ne s’applique qu’à la chasse commerciale. En plus de l’exception faite pour la chasse aborigène, des recherches scientifiques peuvent être entreprises moyennant des permis spéciaux accordés par le pays qui mène les recherches. Tous les membres de la Commission baleinière internationale (20 des 27 États membres de l’UE sont membres de la CBI) n’ont pas souscrit au moratoire et la pêche commerciale se pratique donc encore.

Des indices permettent aussi de supposer que la vente de viande de baleine est un sous-produit de la chasse à des fins scientifiques, selon Mme Attwooll. La commission de la pêche invite le Conseil, la Commission et les États membres qui siègent au groupe de travail de la CBI à ?uvrer à l’obtention d’un accord universel sur la chasse à la baleine.

Selon le rapport, l’histoire tragique de la chasse commerciale à la baleine, associée aux nombreuses menaces qui pèsent aujourd’hui sur les populations baleinières, impose à l’UE de promouvoir dans les grands forums internationaux, de façon cordonnée et cohérente, le plus haut niveau de protection des baleines à l’échelle mondiale.

Mettre fin à la pêche scientifique

Les députés sont partisans du maintien du moratoire mondial sur la chasse commerciale et de l’interdiction du commerce international des produits tirés de la baleine. Ils souhaitent qu’il soit mis fin à la « chasse scientifique » et encouragent la désignation de vastes zones maritimes et océaniques comme sanctuaires où toute chasse à la baleine est interdite pour une durée indéterminée.

La commission parlementaire note que la directive européenne sur les habitats, qui définit la position de l’UE en ce qui concerne les baleines (et les dauphins) « n’autorisera pas la reprise de la chasse commerciale effectuée dans des stocks baleiniers situés dans les eaux communautaires ».

Le rapport reconnait la nécessité d’autoriser un quota de chasse limité pour les collectivités qui pratiquent traditionnellement cette chasse pour leurs besoins alimentaires, mais demande une nette intensification des efforts de recherche en vue de trouver et d’utiliser des méthodes humaines d’abattage. La commission demande que cette chasse s’inscrive uniquement dans le cadre de « quotas précis » et « strictement contrôlés ».

Davantage de zones marines protégées

Les députés demandent la délimitation, dans des zones appropriées de la planète, de davantage de zones marines protégées où les baleines jouiraient d’une protection spéciale et attirent l’attention sur la nécessité d’utiliser des engins de pêche sélectifs afin d’éviter les captures accessoires d’autres espèces, notamment de cétacés. En dehors de ces zones protégées, des mesures doivent être prises pour mettre les cétacés à l’abri des menaces constituées par le changement climatique, la pollution, les collisions avec des navires, les engins de pêche, les bruits sous-marins d’origine humaine (sonars, études sismiques et navires, entre autres) et d’autres dangers.

La commission de la pêche est d’avis que la Commission européenne devrait, sans attendre une action mondiale, présenter de nouvelles propositions pour contrer ces menaces dans les eaux communautaires et du fait des navires européens. Pour les députés, il conviendrait également que la Commission définisse un cadre réglementaire révisé pour la pratique de l’observation des cétacés, qui défende les intérêts économiques et sociaux des régions côtières où cette activité se pratique, en tenant compte de son évolution récente.

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