Un trafic de déchets dangereux démantelé dans l’Est

Substances_toxiques.JPGSelon une dépêche AFP, 2 sociétés spécialisées dans le traitement des déchets ainsi que 5 de ses cadres seraient soupçonnés d’avoir écoulé des produits toxiques sans autorisation. Le parquet de Paris a annoncé mercredi qu’ils ont été récemment mis en examen par un juge du pôle santé publique de Paris.

Confirmant une information parue à l’origine dans le quotidien régional L’Est Républicain, la source judiciaire a révélé que cette affaire aurait conduit à des mises en examen mi-septembre prononcées par le juge Pascal Gand. L’enquête aurait débuté en mai 2006 lors de l’ouverture d’une information judiciaire à Paris.

La procédure judiciaire mettrait en cause 2 sociétés : la société Chimirec Est, implantée à Domjevin en Meurthe-et-Moselle, spécialisée dans la collecte de déchets industriels et sa filiale Aprochim, dédiée au traitement des déchets spéciaux. La justice soupçonnerait ces entreprises d’avoir reçu et écoulé, pendant la période entre 1999 et 2005, des déchets dangereux hors habilitation légale, comme des PCB (Polychlorobiphényles).

Documents falsifiés

A en croire les informations de l’AFP, des PCB auraient été manipulés durant cette période par des salariés de ces sociétés sans précaution adaptée, selon une enquête de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et la santé publique (Oclaest). Les PCB comme le pyralène et la dioxine sont toxiques au contact comme à l’inhalation. Des documents et bordereaux auraient également été falsifiés pour couvrir des opérations illicites.

Parallèlement à la mise en cause de ces deux personnes morales, Jean Fixot, président de ces deux sociétés, mais également l’ancien président d’Aprochim, Didier Routa, l’ancien directeur de Chimirec, Daniel Baumgarten, le directeur adjoint de cette entreprise Franck Hemstetter, et un chimiste de Chimirec, Yves Carrier, seraient également poursuivis par la justice.

PCB et amiante

Laissés en liberté sous contrôle judiciaire avec le versement d’une caution, l’ensemble des personnes mises en cause dans cette affaire ont tous été mis en examen pour « élimination irrégulière de déchets nuisibles, exploitation d’installations classées sans autorisations requises, fourniture d’informations inexactes à l’administration, faux et usage de faux et obstacle à la manifestation de la vérité« .

Par ailleurs, l’information judiciaire s’intéresserait également à un problème d’amiante pour lequel le parquet de Paris aurait retenu le chef d’accusation de « mise en danger de la vie d’autrui« , sans cependant qu’aucune personne ne soit pour l’instant poursuivie pour ces faits.

Spécialiste de la collecte et du traitement de déchets industriels issus de tous secteurs industriels (automobile, transport, aéronautique, énergie, BTP, chimie, pharmacie…) et tertiaires (administrations, collectivités…), le groupe Chimirec est présent en France, mais également en Pologne et en Turquie. Le groupe français s’étend sur 31 implantations géographiques. Chimirec a enregistré un chiffre d’affaires 2007 de 105 millions d’euros.

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