La guerre contre les infections nosocomiales est-elle perdue ?

clostridium_1.JPGSelon les chiffres publiés par le dernier BEH, Bullettin épidémiologique hebdomadaire, les autorités sanitaires françaises auraient comptabilisé 3.239 infections nosocomiales rares ou graves en 2006. Ces infections bactériennes seraient en hausse de 16% par rapport à 2005.

Les 750.000 infections nosocomiales contractées chaque année lors d’une hospitalisation, ne relèvent pas d’un signalement aux autorités sanitaires. Seules sont concernées les infections graves ou présentant un caractère rare ou particulier, dans l’objectif de détecter des situations à risque.

En 2006, le Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales et la Direction des affaires sanitaires et sociales ont reçu 1.007 signalements (en augmentation de 16% par rapport à 2004 ou 2005) de 431 établissements de santé, dont 304 correspondaient à des cas groupés.

Le dangereux « Clostridium difficile » en hausse de 19%

Les micro-organismes les plus fréquemment signalés étaient Clostridium difficile (19 % des signalements), Staphylococcus aureus (11 % des signalements), les entérobactéries (9 %) et Pseudomonas aeruginosa (8 %). En 2006, le signalement a permis la détection de l’émergence d’infections à Clostridium difficile de type 027 et l’accompagnement des établissements de santé pour la mise en oeuvre des mesures de contrôle.

Le Clostridium difficile est une bactérie très résistante, responsable de diarrhées survenant après des traitements antibiotiques. On le trouve à l’état latent dans 3 % de la population, mais aussi chez l’animal. En 2006, il y avait eu une série de micro-épidémies dans le Nord-Pas-de-Calais.

Par ailleurs, une autre étude publiée dans le BEH pointe « l’importance, la diversité et la gravité des infections à Pseudomonas aeruginosa« . Entre août 2001 et juin 2006, les infections à Pseudomonas aeruginosa ont totalisé 332 signalements, provenant essentiellement de CHU et correspondant majoritairement à des infections respiratoires survenues dans les services de réanimation.

Pas d’explication

Comment expliquer ces chiffres inquiétants ? Pas de réponse définitive pour l’instant. On ne peut que constater que la lutte engagée depuis plusieurs années contre ces bactéries ravageuses est loin d’être gagnée. Le dispositif de prévention actuel semble même toucher ses limites.

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