Incident nucléaire au Tricastin

tricastin.jpgUn incident intervenu hier dans la matinée sur le site nucléaire du Tricastin à Bollène dans le Vaucluse a engendré le rejet de 30 m3 d’effluents contenant 12 gr d’uranium par litre. Les autorités nucléaires se veulent cependant rassurantes en annonçant que l’incident ne présente pas de risque sanitaire.

Hier vers 6h30, lors d’une opération de nettoyage d’une cuve, un déversement d’effluents s’est produit sur le sol ainsi que dans un canal adjacent, polluant ensuite deux rivières voisines, la Gaffière et l’Auzon. La consommation d’eau potable issue de captages privés a été immédiatement stoppée, de même que l’irrigation des terres agricoles issue des rivières Gaffière et Auzon. De même, les activités nautiques et la baignade sur certains plans d’eau de la région ont été interdites, ainsi que la pêche et la consommation de poissons.

Si les autorités nucléaires et les préfets du Vaucluse et de la Drôme assurent que toutes les mesures de protection ont été prises, la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité, la Criirad, dénonce de son côté le « manque de fiabilité » de la centrale de Tricastin.

L’heure est à la surveillance

Selon Corinne Castanier, la présidente de la Criirad, interrogée par l’AFP, « le risque sanitaire est effectivement faible, mais cet incident, non négligeable, fait suite à un nombre croissant d’autres incidents, montrant une dégradation de la gestion des déchets sur un site pourtant appelé à se développer« .

Concrètement, Thierry Charles, le directeur de la sûreté des usines à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l’IRSN, explique qu’une partie de la solution a été récupérée par la société Socatri, du groupe Areva, où à eu lieu le rejet. Une seconde partie s’est diluée dans les cours d’eau et la troisième n’aurait pas atteint la nappe phréatique.

Il précise qu’à « l’instant T, il n’y a pas de problème car les gens ne peuvent plus pomper les eaux de cette nappe, et on fait des prélèvements pour vérifier que localement il n’y a pas d’uranium« . « L’enjeu n’est pas immédiat, c’est maintenant un enjeu de surveillance au fil du temps« .

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