Le Clémenceau se fait désirer

Clemenceau.JPGBernard Beynes, responsable de la filière recyclage du groupe belge Galloo est en lutte contre les français Suez et Veolia pour obtenir le chantier de démantèlement du Clémenceau. Mais au delà de cette lutte, l’enjeu est la mise en place d’une véritable filière européenne.

Le quotidien français « La Tribune » a rencontré Bernard Beynes, patron de Van Heyghen Recycling (VHR) la filiale de Galloo en charge de la déconstruction des navires et en lutte avec Suez et Veolia pour obtenir le contrat du démantèlement du Clémenceau. Il déplore que la réponse de l’appel d’offre soit sans cesse repoussée, on l’attends désormais pour la fin du printemps. Or, le patron belge s’impatiente, « en mai 2007, lors de la remise des offres, nous étions les seuls à exercer réellement cette activité« .

Mais, « le temps joue contre nous. Notre proposition était la seule complète et réaliste il y a un an. A chaque report de la décision, nous sommes un peu plus pessimistes« . En effet, depuis, le français Veolia a obtenu ex nihilo l’autorisation de créer un centre de démantèlement à Bassens. Alors, le ministère de la Défense joue-t-il la montre afin de favoriser la filière française ? s’interroge-t-on dans le camp belge. Pas du tout, répond-t-on à l’hôtel de Brienne, « nous attendons un certain nombre de certificats attestant des autorisations sociales, fiscales, environnementales » accordées aux candidats.

Gros contrat mais faible marge

Dans l’attente de l’issue du dossier Clémenceau, Bernard Beynes explique que VHR résiste grâce aux autres activités du groupe. Le contrat du Clémenceau représenterait en revanche une année complète d’activité même si le patron reconnait que « le Clémenceau serait pour nous un peu moins rentables que nos autres opérations« . Si le contrat porte sur un montant de 50 millions d’euros auquel il faut ajouter le prix de la récupération des matières premières, compte tenu de l’énorme quantité d’amiante et autres déchets dangereux à traiter, la marge sera faible.

La référence européenne

Mais, au delà des considérations financières, Bernard Beynes admet que « ce contrat prestigieux nous permettrait toutefois de montrer que nous sommes la référence en Europe« . En effet, au delà du simple prestige, les industriels en lice convoitent la mise sur pied d’une véritable filière européenne de démantèlement avec l’aide de Bruxelles qui dans son livre vert publié en mai 2007 envisageait d’imposer le traitement en Europe des navires européens.

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