Un décret réglemente les activités de perçage et de tatouage

tatouage.jpgA l’occasion de la parution d’un décret au Journal Officiel encadrant les pratiques de perçage et de tatouage, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, a indiqué hier que les effets indésirables de ces pratiques doivent être répertoriés.

« Je veux que ces pratiques soient encadrées, qu’elles se fassent dans de bonnes conditions de sécurité et que les effets indésirables soient répertoriés« , a déclaré la ministre au quotidien « 20 minutes ». « Selon une étude britannique, les risques sont très différents selon l’endroit du perçage : 40 % d’infections pour ceux du nombril, 12 % au niveau du nez, et 5 % pour le mamelon. C’est inacceptable« .

« Nous allons mettre en place un système national de vigilance, avec l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), sur ces produits de tatouage (encres…). Ce que nous souhaitons, à travers ce décret, c’est que soient déclarés auprès de l’Afssaps les effets indésirables, graves ou non, que ce soit une infection ou une allergie… Jusqu’à présent, il n’y avait pas de suivi. Cela nous permettra d’interdire des produits qui peuvent provoquer des réactions graves« , a-t-elle ajouté.

« Il n’existait pas de réglementation sur les activités de tatouage et de perçage, uniquement des dispositions sur les produits de tatouage. On pouvait jusqu’à aujourd’hui ouvrir son salon sans aucune déclaration« .

« Des risques réels »

« Selon l’Académie de médecine, il y aurait un millier de studios de tatouages qui peuvent être un pas-de-porte ou une simple pièce dans un appartement. Et les informations que nous avons montrent que ce n’est pas une activité sans danger. Il était donc nécessaire, pour la sécurité des clients, de la réglementer« , a continué la ministre de la santé.

Au mois de décembre dernier, l’Académie nationale de médecine qui a pointé les « risques réels » du piercing et du tatouage, a dressé un inventaire détaillé des complications pouvant être occasionnées par ces pratiques réalisées « sans aucun contrôle médical » (septicémie, hépatites, allergies, complications dentaires…). Pour l’Académie, il est « indispensable que des conditions de sécurité identiques à celles d’un acte médico-chirurgical » soient assurées, et ce notamment pour certaines localisations.

Formation et information

Selon le décret n° 2008-149 du 19 février 2008, les salons de tatouage et de piercing devront être déclarés et leurs personnels formés. Perçage et tatouage seront interdits aux mineurs sans le consentement écrit d’une personne titulaire de l’autorité parentale ou de son tuteur.

Le matériel qui pénètre la barrière cutanée ou qui entre en contact avec la peau ou la muqueuse du client devra être « soit à usage unique, soit stérilisé avant chaque utilisation« . Les déchets sont des produits assimilés aux déchets d’activités de soins à risques infectieux. Par conséquent, ils devront respecter les mêmes règles d’élimination.

Les pierceurs et les tatoueurs devront informer leurs clients des risques auxquels ils s’exposent et des précautions à respecter. Des sanctions sont prévues en cas d’infraction avec renforcement des peines en cas de récidive.

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