Déchets italiens: la Suisse se rebelle

suisse.jpgLe plan de sortie de crise des déchets italiens prévoit la prise en charge de certains d’entre-eux par la Suisse. Or, Genève ne souhaite pas devenir la poubelle de l’Italie, et encore moins de l’Europe, d’autant plus que la ville suisse accueille déjà de nombreux déchets allemands.

Deux élus démocrates chrétiens de Genève, Guillaume Barazzone et Luc Barthassat ont organisé ce week-end une manifestation devant les bureaux du conseiller d’état écologiste suisse Robert Cramer. Le premier des deux explique cette action dans le quotidien national « Le Matin », « nous ne voulons pas que l’usine des Cheneviers pollue davantage en incinérant des déchets venus de toute l’Europe, sous prétexte que Robert Cramer veut la rentabiliser« .

Les deux élus souhaitent également déposer une requête devant le Grand Conseil suisse. « Le Conseil d’Etat doit nous répondre clairement, ce qu’il n’a pas fait jusqu’ici. Nous voulons savoir quelle est la politique de gestion des déchets, quels sont les risques écologiques liés à l’incinération de plus de déchets, enfin quels sont les dangers pour la santé publique. »

La poubelle de l’Europe

Si Guillaume Barazonne tolère le traitement de certains déchets du voisin français, il ne souhaite pas voir cette pratique se généraliser à toute l’Europe.  » Même si l’usine des Cheneviers a été construite trop grande, elle ne doit pas faire du chiffre d’affaires pour devenir rentable! Parce que plus on y brûlera de déchets, plus elle polluera. Et ce n’est pas parce que les valeurs maximales de pollution tolérées ne sont pas dépassées, ou qu’on y a installé des filtres, qu’on doit devenir la poubelle de l’Europe. En outre, accueillir les déchets napolitains n’est pas une solution à long terme. On ferait mieux d’aider les Napolitains à les incinérer chez eux« .

Interrogés par le quotidien suisse, Robert Cramer répond à ces accusations. « Je me suis battu dès mon arrivée au Conseil d’Etat, en 1997, pour que l’usine des Cheneviers soit mise aux normes en matière de pollution. Nous avons dépensé des millions pour l’équiper. De même, j’ai voulu que l’Etat ne soit plus qu’une autorité de contrôle, mais avec un contrôle extrêmement renforcé, sur la base de la loi sur la gestion des déchets à Genève. Je vous assure qu’à aucun moment des préoccupations d’ordre financier n’ont pris le pas sur les exigences environnementales. Au-delà, ceux qui se focalisent sur les déchets allemands, par exemple, ont la mémoire courte. On brûlait déjà des déchets étrangers auparavant, mais avec bien moins d’exigences. »

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