Santé publique : la menace cachée des téléphones portables

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L’utilisation du téléphone mobile nuit à la santé. Selon une analyse portant sur 18 études différentes, après dix ans d’utilisation d’un cellulaire, le risque de développer une tumeur cérébrale serait accru.

Pour les scientifiques qui ont mené la recherche, utiliser un téléphone portable pendant une heure, du lundi au vendredi, pendant 10 ans, suffirait pour augmenter le risque de développer une tumeur maligne du côté où l’appareil est porté à l’oreille. Ils ont conclut que « la prudence est nécessaire dans l’utilisation de téléphones mobiles » et que les enfants, qui sont les plus vulnérables, ne devraient pas les utiliser du tout.

L’étude, publiée dans la dernière édition de la revue « Occupational and Environmental Medecine » (OEM), est importante parce qu’elle porte sur des personnes qui ont utilisé les téléphones assez longtemps pour contracter la maladie. Les cancers mettent au moins 10 ans pour se développer, mais, comme les téléphones mobiles se sont récemment et rapidement développer, il y a relativement peu de personnes qui les ont utilisés suffisamment longtemps.

Enquête britannique

Le mois dernier, le programme Télécommunication Mobile et Recherche sur la Santé (MTHR), financé par le gouvernement et l’industrie, a constaté que « les téléphones mobiles n’ont pas d’effets négatifs sur la santé« .

Mais son président, Professeur Lawrie Challis, a reconnu que seulement une petite partie de la recherche avait porté sur des personnes qui utilisent les téléphones portables depuis plus de 10 ans. « Nous ne pouvons pas exclure qu’un cancer puisse se développer dans quelques années« , a-t-il prévenu. Il a déclaré que l’enquête avait découvert une « très faible » augmentation du nombre de tumeurs du cerveau parmi ceux qui ont utilisé pendant plus de 10 ans les cellulaires.

Analyse portant sur 18 études

La nouvelle étude, conduite par deux Suédois, le Professeur Lennart Hardell et le Professeur Kjell Hansson, contredit la précédente étude rendue publique le mois dernier en Grande-Bretagne. L’analyse des scientifiques a porté sur 18 études qui traitaient de l’influence des téléphones portables sur la santé. Ils ont remarqué que presque toutes ces études avaient montré un risque accru de développer une tumeur, essentiellement du côté où l’appareil est porté à l’oreille.

Les scientifiques ont rassemblé les conclusions de toutes les études pour les analyser. Ils ont pu remarquer que chez les personnes qui ont utilisé leurs téléphones portables pendant plus de 10 ans, 20% ont développé un neurinome acoustique et 30% ont développé un gliome malin. Le risque est encore plus important du côté où l’appareil est porté à l’oreille : les utilisateurs ont deux fois plus de risques de développer un gliome et deux fois et demi plus de risques de développer un neurinome acoustique que les non utilisateurs.

Risque accru

Selon les scientifiques, les résultats des études sur l’utilisation des téléphones mobiles pendant plus de 10 ans ont montré un risque accru de développer un neurinome acoustique et un gliome. Ils ont ajouté qu’un « risque accru pour d’autres types de tumeurs du cerveau ne peut pas être exclu« .

Les chercheurs ont trouvé des résultats encore plus alarmants. Leur recherche suggère qu’un utilisateur a plus de trois fois plus de risques de développer un gliome malin qu’un non utilisateur. Un utilisateur a cinq fois plus de risques qu’un gliome malin se développe du côté où l’appareil est porté à l’oreille. Concernant le neurinome acoustique, un utilisateur de cellulaire a trois fois plus de risques de le développer qu’un non utilisateur.

Les chercheurs conseillent d’utiliser le kit mains libres et de faire que des appels courts avec les cellulaires. Selon eux, les téléphones portables ne devraient pas être donnés aux enfants, qui sont particulièrement vulnérables. D’autre part, les scientifiques ont indiqué que les radiations émises par les téléphones portables avaient fortement diminué depuis 10 ans. Par contre, ils ont précisé que les personnes étaient maintenant exposés à d’autres sources de radiation, comme les antennes et les systèmes Wi-Fi, bien que ceux-ci émettent beaucoup moins de radiations que les cellulaires.

> Pour en savoir + : Analyse (en anglais)

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