Energie : feu vert pour la construction du deuxième plus grand barrage turc

turquie.jpgUn consortium international vient d’accorder à la Turquie un prêt d’1,2 milliard d’euros pour la construction d’un barrage controversé, le barrage d’Ilisu, dans le sud-est du pays. Le consortium est composé de sociétés turques, allemandes, autrichiennes et suisses – dont les entreprises Stucky Ltd, Alstom, Maggia Engineering et Codenco Power Engineering.

La construction du barrage, à Dargeçit (sur le Tigre, à 45 km de la frontière syrienne), a débuté en août 2006 et devrait être achevé en 2014. Il générera annuellement 3,8 milliards de kWh et pourrait créer 10.000 emplois. L’ouvrage risque cependant d’engloutir un site archéologique majeur, le site millénaire d’Hasankeyf, et de déplacer plusieurs milliers de Kurdes. Les autorités turques assurent que 80% des monuments du site historique resteront au-dessus de la surface et que les monuments engloutis seront préservés en étant relocalisés dans un musée de plein air de la région.

Le barrage d’Ilisi fait partie d’un projet plus ample de développement régional, le projet d’Anatolie du Sud-Est du gouvernement turc (projet GAP, Guneydogu Anadolu Projesi). Ce projet, concernant les bassins du Tigre et de l’Euphrate, comporte 22 barrages (dont le plus grand, le barrage Atatürk, localisé sur l’Euphrate, a été mis en service en 1992) et 19 centrales hydroélectriques.

A terme, il permettra à la Turquie d’augmenter de 35% sa production d’électricité et de plus de 50% sa surface irriguée. C’est un projet politiquement important pour la Turquie car il concerne une zone à majorité kurde ; c’est aussi une source importante de tension au Moyen-Orient où l’eau est une ressource disputée entre la Turquie, la Syrie et l’Irak.

BE Turquie numéro 5 (28/09/2007) – Ambassade de France en Turquie / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/51261.htm

  • facebook
  • googleplus
  • twitter